
Le président de la République a publié ce samedi un long plaidoyer pour les jeux vidéo sur son compte X (ex-Twitter), "une chance pour la France, pour notre jeunesse et son avenir, pour nos emplois et notre économie". Le chef de l'État présente cette publication comme un moyen d'être "(plus) clair" sur le sujet, après des propos très critiqués en juin, en marge des émeutes qui avaient éclaté dans le sillage de la mort de Nahel, tué par un tir de la police.
"On a le sentiment que certains vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués", avait alors clamé Emmanuel Macron.
Une petite phrase qui avait suscité une vague d’émotion et de réactions auprès des joueurs, mais aussi dans le milieu vidéoludique. D'autant plus contestée que les études tendent à montrer qu’il n’existe aucun lien de cause à effet entre jouer à des jeux violents et le devenir dans la réalité.
Voici son (long) texte publié sur X :
"J'ai fait bondir les gamers.
J’ai pourtant toujours considéré que les jeux vidéo sont une chance pour la France, pour notre jeunesse et son avenir, pour nos emplois et notre économie.
Je veux être (plus) clair.
J’ai exprimé mes préoccupations fin juin car les codes du jeu vidéo avaient été utilisés par des délinquants pour banaliser la violence sur les réseaux sociaux. C’est cette violence que je condamne, pas les jeux vidéo.
Les jeux vidéo sont une culture, un divertissement, un spectacle ! Ils sont un terrain d’expérimentation artistique, un espace d’apprentissage fascinant, mêlant tous les arts.
Jouer, c’est écouter de la musique, plonger dans des récits, ressentir des émotions, voyager dans le temps. C’est explorer des univers visuels qui écrivent un nouveau chapitre dans l’histoire de l’art.
La pratique compétitive des jeux vidéo est un sport, un écosystème, avec de véritables professionnels, des rassemblements de haut niveau et des tournois internationaux qui marquent l’Histoire, qui forgent les générations autour de valeurs puissantes. Les jeux vidéo sont des lieux de partage, où les créateurs sont des passeurs et les joueurs des conteurs.
Lieux de sociabilité et de rencontre, avec des jeux aux origines du métavers, à l’instar de Fortnite ou de Roblox.
Ils sont un endroit où l’on peut non seulement jouer, mais aussi assister à des concerts, voir des films en avant-première et même créer. Jusqu’à plusieurs dizaines de millions de personnes connectées ensemble, c’est dire la puissance mondiale de ces plateformes et de ces univers !
Ils rassemblent dans nos plus grandes salles une jeunesse bouillonnante, comme ce soir à La Défense pour le KCX3, ou la semaine dernière à Montpellier pour les finales du LEC et des EMEA Masters.
Samedi dernier au Mans vous l’avez encore montré avec le GP Explorer : votre passion n’a pas de limites ! Les jeux vidéo font partie intégrante de la France. Assassin’s Creed ou encore Dofus sont des créations de talents français. Nous en sommes fiers et nous en facilitons l’accès avec le Pass Culture.
Les jeux vidéo offrent des opportunités pour l’emploi et l’avenir, en faisant naître des champions, mais aussi des ingénieurs, des développeurs, des designers et des créateurs. Le secteur inspire, fait rêver, fait grandir ! Avec le plan France 2030, j’ai voulu que l’on mette un coup d’accélérateur sur la filière.
Nous l’avons fait notamment en renforçant significativement une quinzaine d’écoles publiques et privées qui font déjà partie des meilleures mondiales : il y a l’ENJMIN, Isart Digital, Rubika, Creative Seeds, ArtFX et j’en passe. Celles-ci vont créer de nouveaux parcours, accueillir plus d’élèves, ouvrir de nouveaux sites et participer au renouvellement des talents avec une ouverture sociale sans précédent pour assurer la relève des talents et encourager une plus grande diversité dans la création.
Sans oublier les nombreuses infrastructures qui représentent fièrement notre pays dans un écosystème mondial.
En juin 2022, j’ai réuni de nombreux acteurs de l’esport français et du secteur au Palais de l’Élysée.
Si je n’ai pas brillé à Trackmania, mes mots étaient sincères.
J’ai promis une nouvelle ère : elle s’ouvre. Je reste pleinement mobilisé pour continuer à accompagner l’organisation des grands événements en France, agir pour soutenir le secteur et l’aider à se développer.
Il y a encore beaucoup à faire.
Vous pouvez compter sur moi."
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?