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Pas-de-Calais: Le tribunal de Saint-Omer décide d'annuler la citation d'une militante "gilet jaune" accusée d'avoir qualifié Emmanuel Macron "d'ordure" sur Facebook - Découvrez pour quelle raison

Le tribunal de Saint-Omer (Pas-de-Calais) a décidé d'annuler la citation d'une militante "gilet jaune" accusée d'avoir qualifié Emmanuel Macron "d'ordure" sur Facebook, le président de la République n'ayant pas déposé plainte en personne contre elle.

La quinquagénaire, qui ne sera donc finalement pas jugée, a quitté la salle d'audience en faisant le signe de la victoire, sous les applaudissements de dizaines de militants "gilets jaunes" venus la soutenir.

"Après analyse, il apparaît qu'en raison de la nullité de la procédure, le tribunal n'est pas valablement saisi", avait indiqué le procureur, Mehdi Benbouzid, dans un communiqué publié quelques heures avant l'ouverture prévue du procès.

Le tribunal a suivi sa demande, estimant que "les poursuites ne pouvaient avoir lieu que sur plainte de la personne injuriée", dans ce cas Emmanuel Macron, confirmant qu'une plainte du sous-préfet au nom de l'Etat ne suffisait pas.

La veille d'une interview télévisée de M. Macron sur la réforme des retraites, elle avait écrit sur sa page Facebook "l'ordure va vous parler demain à 13H00, pour les gens qui ne sont rien, c'est toujours à la télévision que l'on trouve les ordures".

Le sous-préfet avait déposé plainte pour "injure au président de la République". Elle était également poursuivie pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".

La militante, interpellée le 22 mars, avait passé huit heures en garde à vue selon son avocat.

Cette arrestation "m'a beaucoup atteint" car elle "m'a fait passer pour une personne méprisable", a souligné la prévenue à l'audience.

"La justice reste la justice pour tout le monde. Il n'y a pas deux poids deux mesures", s'est-elle réjouie après la décision du tribunal. "Je ne tourne pas la page, je suis déterminée, j'ai toujours combattu", a-t-elle ajouté.

"Cette arrestation, tout le monde a dû finir par l'admettre, était parfaitement arbitraire", a souligné son avocat, Juan Branco.

En demandant l'annulation du procès, "le parquet a essayé de limiter les dégâts et évité de potentielles conséquences pénales pour ceux qui ont ordonné cette arrestation arbitraire", a-t-il accusé.

Il compte déposer plainte contre "une demi-douzaine de magistrats et fonctionnaires" concernés par cette arrestation, espérant ainsi "faire condamner pénalement les personnes qui (...) utilisent les outils que leur donne la société, leurs armes, leurs insignes", pour "intimider".

"A un moment donné la justice doit fixer des limites, elle doit s'interposer entre le pouvoir et les citoyens", avait-il déclaré avant le procès, entouré de deux autres "gilets jaunes" déjà condamnés, l'un pour une gifle au président de la République en 2021 et l'autre pour avoir frappé des gendarmes lors d'une manifestation à Paris en 2019.

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Vos réactions

Portrait de bruno.13
5/juillet/2023 - 18h20

Peut on dire qu'en tant qu'ordure, elle est bien placée?

Portrait de COLIN33
5/juillet/2023 - 13h33 - depuis l'application mobile

Bravo

Portrait de seb2746
5/juillet/2023 - 11h12

Si on peut même plus mettre les opposants en prison... dur la vie de parasite à des postes gouvernementaux.