07/04/2023 12:02

La Russie assure à l’ambassadrice américaine qu’il est "inutile" de tenter de faire pression sur Moscou sur le cas du journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté pour des accusations d’"espionnage"

La Russie a assuré jeudi à l’ambassadrice américaine qu’il était « inutile » de tenter de faire pression sur Moscou sur le cas du journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté pour des accusations d’« espionnage » que Washington rejette. La nouvelle ambassadrice américaine, Lynne Tracy, a été reçue jeudi à ce sujet par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

« Le battage médiatique autour de cette affaire (...) dans le but de faire pression sur les autorités russes et sur le tribunal qui devra décider du sort d’Evan Gershkovich est inutile et insensé », a indiqué son ministère dans un communiqué. Selon Moscou, M. Riabkov a insisté lors de cette rencontre sur « la gravité des accusations portées contre » Evan Gershkovich, journaliste pour le Wall Street Journal et qui a également travaillé auparavant pour l’AFP à Moscou.

« Il a été pris en flagrant délit alors qu’il tentait d’obtenir des informations secrètes, utilisant son statut de journaliste comme couverture pour des actions illégales, qualifiées d’espionnage », a assuré M. Riabkov. M. Gershkovich, arrêté à Ekaterinbourg dans l’Oural par les services de sécurité russes, se trouve en détention provisoire dans l’attente de son procès.

Le Wall Street Journal et le reporter, respecté par ses collègues pour sa rigueur, démentent les accusations portées contre lui. Le président américain Joe Biden a réclamé sa libération. Son arrestation, la première d’un journaliste étranger pour des accusations aussi graves depuis l’URSS, intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington.

Le président Vladimir Poutine avait sermonné mercredi l’ambassadrice américaine Lynne Tracy lors d’une cérémonie de remise des lettres de créance au Kremlin. Il avait rejeté la faute du conflit en Ukraine sur le Etats-Unis, coupables d’avoir soutenu la révolution ukrainienne de 2014, considérée par Moscou comme un « coup d’Etat » qui a renversé les autorités prorusses jusqu’alors au pouvoir.

 

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