17/03/2023 11:46

Le tribunal de commerce de Nouméa a prononcé la liquidation judiciaire du groupe Melchior, auquel appartiennent "Les Nouvelles calédoniennes", seul quotidien du territoire

Le tribunal de commerce de Nouméa a prononcé vendredi la liquidation judiciaire du groupe Melchior, auquel appartiennent Les Nouvelles calédoniennes, seul quotidien du territoire, malgré les réquisitions du procureur. Melchior avait racheté Les Nouvelles Calédoniennes en 2013 au groupe Hersant, sans jamais réussir à trouver l’équilibre.

Les Nouvelles calédoniennes, fondées en 1971, sont parues pour la dernière fois jeudi, faute de repreneur. Ce groupe, dont l’actionnariat est entièrement local, employait près de 120 personnes.

« Le délibéré a confirmé l’arrêt du plan de sauvegarde et la mise en liquidation du groupe. Les salaires du mois de mars seront versés, mais à part ça, nous ne sommes sûrs de rien, nous n’avons aucune assurance pour la suite », a déclaré à l’AFP Baptiste Gouret, journaliste des Nouvelles calédoniennes et représentant du personnel pour le plan de sauvegarde et la liquidation.

La trentaine de salariés présente au tribunal pour entendre la décision a déploré l’absence de la direction à cette audience. Le procureur Yves Dupas avait demandé jeudi que soit privilégié un plan de redressement avec une poursuite d’activité.

« C’est le seul quotidien de l’île. C’est important à une période de l’histoire très sensible et alors que les discussions sur l’avenir institutionnel sont ouvertes. Il y a un enjeu stratégique à préserver cet outil de la liberté d’expression et je tenais à avoir une approche plus sage. Les actionnaires avaient obtenu un plan de sauvegarde il y a seulement quelques mois », avait indiqué Yves Dupas à l’AFP.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré cette fermeture, y voyant « un désastre social et une attaque contre le pluralisme », et en a appelé à la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, vendredi dans un communiqué.

Les Nouvelles calédoniennes avaient cessé de paraître en format papier le 31 décembre au profit d’une édition 100% numérique, entraînant la fermeture de l’imprimeur Pacifique Rotative, appartenant au groupe Melchior, et le licenciement de 17 personnes.

 

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