15/12/2022 13:01

La cour d’assises de Paris acquitte un CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d’une manifestation contre la loi travail en septembre 2016

La cour d’assises de Paris a acquitté mercredi soir un CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d’une manifestation contre la loi travail en septembre 2016, estimant qu’il avait agi en état de légitime défense.

Après trois heures et demi de délibéré, la présidente de la cour Catherine Sultan a annoncé que le brigadier-chef de 54 ans, Alexandre M., bénéficiait d’une cause d’irresponsabilité pénale, une décision immédiatement accueillie dans le public aux cris de « Police partout, justice nulle part ».

Laurent Theron, définitivement aveugle de l’oeil droit depuis qu’il a été atteint par cette grenade, a immédiatement quitté la salle d’audience alors que ses soutiens continuaient de scander « Honte sur vous ». Alexandre M. est sorti avec son avocat Laurent-Franck Liénard par une petite porte.

Le CRS a toujours défendu un tir « légitime », en réaction aux jets de projectiles de « groupes hostiles » sur la place de la République à Paris ce 15 septembre 2016, alors qu’il dispersait avec sa compagnie un cortège d’opposants à la loi travail.

Laurent Theron, secrétaire hospitalier et militant du syndicat Sud-Santé, avait « les mains dans les poches » quand il avait reçu au visage un galet d’une grenade à main de désencerclement (GMD), a rappelé son avocate Lucie Simon, dénonçant « une décision de pure émotion ». « On n’est pas allé du côté du droit, on est allé du côté de la peur, du sensationnalisme », a-t-elle vilipendé.

L’accusation avait demandé à la cour de reconnaître Alexandre M. coupable de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente, considérant que le policier n’était ni « en danger imminent » ni en « état de légitime défense ».

L’avocat général Christophe Auger avait requis par conséquent deux à trois ans d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. Il n’avait par contre pas sollicité la révocation du CRS, comme l’avait réclamé la partie civile Laurent Theron.

 

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Vos réactions

Portrait de Greenday2013
16/décembre/2022 - 13h16

C'est vrai que les policiers ne devraient pas réagir quand de gentils syndicalistes leur lance des projectiles.

Portrait de seb2746
15/décembre/2022 - 16h11

Protégeons encore ceux qui ne devraient même pas être policier... une justice qui protège des criminel c'est bien pour l'image d'un pays...