22/09/2022 12:31

La justice rendra le 13 décembre son jugement dans le procès du président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, et de l’homme d’affaires Mohed Altrad, soupçonnés de "corruption"

Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 13 décembre son jugement dans le procès du président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et de l’homme d’affaires Mohed Altrad, soupçonnés de « corruption » et poursuivis aux côtés d’autres piliers du rugby français.

L’accusation a requis trois ans de prison, dont un an ferme, contre les deux dirigeants, assurant que M. Altrad, sponsor maillot du XV de France, aurait versé 180.000 euros à M. Laporte en échange d’arbitrages favorables à son groupe. Le parquet national financier a également appelé le tribunal à interdire, pendant deux ans, à M. Laporte d’exercer toute fonction dans le rugby et à M. Altrad, PDG du géant du BTP éponyme, de gérer une société commerciale. Des amendes, respectivement de 50.000 et 200.000 euros, ont été réclamées à leur encontre.

Ce procès est scruté de près à un an du Mondial de rugby en France. Les prévenus, qui contestent les faits, « ont abîmé la probité entourant le rugby français », a justifié le procureur financier François-Xavier Dulin.

Selon l’accusation, l’ex-sélectionneur des Bleus aurait rendu une série d’arbitrages favorables au groupe Altrad - dont l’octroi du sponsoring maillot du XV de France - avec qui il avait noué un contrat d’image « secret » qui s’est traduit par le versement sans contrepartie de 180.000 euros début 2017.

Ce contrat constitue le « péché originel », a estimé l’autre procureure financière, Céline Guillet, énumérant des « conditions de négociation obscures » et un « montant inhabituel » de rémunération et rappelant que Bernard Laporte n’aura exécuté aucune des prestations listées dans cette convention.

Selon la procureure, le patron du rugby français aura en revanche effectué des « interventions atypiques » et « problématiques » au profit des intérêts de M. Altrad, de son groupe et de son club de rugby de Montpellier (sud de la France), dont il est le président.

La défense a plaidé de son côté la relaxe et dénoncé une enquête bâtie sur un « fantasme ».

 

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