lorant deutsch Par Aurélie CARABIN
Thématiques LGBT, écologie, féminisme, diversité... La plateforme Slash, laboratoire de France Télévisions dédié aux 15-35 ans, s'adresse à eux avec fraîcheur dans des fictions saluées par la critique, malgré une ligne éditoriale taxée de "wokisme" par certains détracteurs. Vaisseau amiral de cette offre numérique lancée par le service public en 2018, la série "Skam France", adaptation d'un format pour ados norvégien, sera honorée du "prix de l'engagement Konbini", mercredi au dernier jour du festival Canneseries.
Mettant en scène des lycéens, elle aborde "les sujets qui touchent les jeunes, leur psychologie, leur intimité", de l'homophobie au handicap en passant par l'addiction, "avec énormément de vérité et de bienveillance", estiment les fondateurs de Konbini, David Creuzot et Lucie Beudet. Avant elle, d'autres productions de Slash ont suscité la reconnaissance du secteur, à l'instar de "Stalk", sur le cyber-harcèlement, sacrée meilleure série au festival de la fiction de la Rochelle en septembre.
Plus récemment, "Chair tendre", sur une ado intersexe, et "Reusss" (soeurs en verlan), comédie musicale de banlieue, ont été primées dans la compétition française du festival Séries Mania, la première comme meilleure série, la seconde pour ses comédiennes Inès Ouchaaou, Charlie Loiselier et Assa Sylla, conjointement sacrées "meilleure actrice". De quoi réjouir le directeur de la fiction numérique de France TV, Sened Dhab. "Cela conforte notre rôle d'incubateurs de talents", affirme-t-il à l'AFP, soulignant les nombreux "efforts" et "l'inventivité" déployés par ses équipes dans un cadre budgétaire bien en-deçà de celui des plateformes américaines.
Le public est également au rendez-vous, les 9 saisons de "Skam France" comptant plus de 310 millions de vidéos vues sur france.tv et youtube depuis le lancement de la série en 2018. Maîtrisant les réseaux sociaux, avec de vrais comptes savamment alimentés pour ses personnages, "Skam" se distingue aussi par son mode de diffusion, séquence par séquence, en temps réel, avant des épisodes entiers de 20 minutes le vendredi.
Un concept "compliqué" à mettre en oeuvre ailleurs que sur Slash, "les premiers à jouer le jeu avec nous", d'après Carole Della Valle, productrice de "Skam", qui salue la "liberté" offerte par la plateforme. Cette dernière, qui ne cherche pas à "fédérer le plus grand nombre", à l'inverse des chaînes généralistes, permet ainsi de "traiter de choses très diverses", abonde le producteur de "Chair Tendre", Éric Jehelmann.
En février, Slash a pourtant été accusée de ne pas respecter le devoir de pluralisme et d'impartialité du service public, à travers ses publications sur les réseaux sociaux. Derrière le hashtag #PasAvecMaRedevance, un salarié du Medef, Arthur Ravier-Monnet, a ainsi dénoncé dans une tribune publiée par le Figaro "une ligne ouvertement militante, reprenant sans retenue tous les tropismes chers aux +wokes+ (personnes se revendiquant progressistes et conscientes des oppressions vécues par les minorités, ndlr)". Il a également relayé une pétition signée par plus de 31.000 personnes mercredi.
En cause, des posts Instagram - où Slash compte 347.000 abonnés - promouvant l'écriture inclusive ou encore relayant une vente de photos dont les bénéfices devaient être reversés au comité "Justice pour Adama" (Traoré). Ces attaques concernaient "des choses très ponctuelles", fait valoir Sened Dhab. "On a dû mettre le doigt sur quelques occurrences où effectivement on avait des choses à se reprocher en cinq ans sur des milliers de posts", relativise-t-il.
Mais d'autres dénoncent la ligne éditoriale de Slash, qui produit aussi des émissions et des documentaires, dans son ensemble. Un article publié l'année dernière par le magazine ultraconservateur Valeurs actuelles qualifiait ainsi la plateforme d'"anti-chambre du wokisme financé par vos impôts". "On parle de sujets qui intéressent notre public et cette génération (des 15-35 ans), qui sont traités très souvent nulle part ailleurs ou très peu", défend Sened Dhab.
Pour Déborah Hassoun, scénariste de "Skam", "le débat ne devrait même pas exister". "France Télévisions fait de la télé pour tout le monde" à travers l'ensemble de ses chaînes. "Quand j'écris, je parle de mon époque, sans me demander si je suis de gauche ou de droite, +wokiste+ ou pas", assure-t-elle.
Vos réactions
La direction de France télévision, c’est comme dans les pays sous dictature, elle a sa propre chaîne de propagande. On se croirait en Russie ou en Chine
Et tout ça avec l'argent du contribuable
De nombreuses publications ne cachent pas le militantisme de la page. Lors de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, France TV Slash s’était contenté de publier une image montrant une manifestation LGBT, avec comme simple légende « La PMA pour toutes enfin adoptée ! » puis exprime un regret : « Mais la loi ne prend pas en compte les projets parentaux des personnes trans. »
Dans d’autres publications, France TV Slash fait la promotion du voile islamique, par exemple en interviewant les militants antiracistes du compte @payeTonHijab. Pour Arthur Monnet, ce genre de vidéo pose deux problèmes : « Le premier est qu’il s’agit d’un contenu purement promotionnel en faveur d’un compte Instagram militant, avec tous les codes du contenu promotionnel sur les réseaux sociaux. Ce n’est évidemment pas le rôle du service public. L’autre problème en découle : les personnes interrogées ne font face à aucune contradiction, ni à aucune mise en perspective. Or, "Les questions prêtant à controverse doivent être présentées de façon honnête et l'expression des différents points de vue doit être assurée", dit le cahier des charges des services publics de communication audiovisuelle. » Le catholicisme est d’ailleurs présenté sous un jour bien moins favorable que l’islam, et est même accusé d’être à l’origine du « génocide » des sorcières.
Enfin, France TV Slash appelle aux dons pour des associations militantes comme BlackLivesMatter ou le comité « Vérité pour Adama ». « Là-dessus, commente Arthur Monnet, les textes sont clairs : ces publications sont illégales. Le service public peut appeler aux dons pour Emmaüs ou des associations humanitaires, mais pas demander au contribuable de payer des frais de justice de personnes qui ont été arrêtées légalement. »
@petoncule c'est plutôt toi qui soule tout le monde : Membre depuis le 01 avril 2022 150 réactions publiées
Bien dit.
C’est un organe de propagande politique fonctionnant sur des fonds publics.
De nombreuses publications ne cachent pas le militantisme de la page. Lors de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, France TV Slash s’était contenté de publier une image montrant une manifestation LGBT, avec comme simple légende « La PMA pour toutes enfin adoptée ! » puis exprime un regret : « Mais la loi ne prend pas en compte les projets parentaux des personnes trans. »
Dans d’autres publications, France TV Slash fait la promotion du voile islamique, par exemple en interviewant les militants antiracistes du compte @payeTonHijab. Pour Arthur Monnet, ce genre de vidéo pose deux problèmes : « Le premier est qu’il s’agit d’un contenu purement promotionnel en faveur d’un compte Instagram militant, avec tous les codes du contenu promotionnel sur les réseaux sociaux. Ce n’est évidemment pas le rôle du service public. L’autre problème en découle : les personnes interrogées ne font face à aucune contradiction, ni à aucune mise en perspective. Or, "Les questions prêtant à controverse doivent être présentées de façon honnête et l'expression des différents points de vue doit être assurée", dit le cahier des charges des services publics de communication audiovisuelle. » Le catholicisme est d’ailleurs présenté sous un jour bien moins favorable que l’islam, et est même accusé d’être à l’origine du « génocide » des sorcières.
Enfin, France TV Slash appelle aux dons pour des associations militantes comme BlackLivesMatter ou le comité « Vérité pour Adama ». « Là-dessus, commente Arthur Monnet, les textes sont clairs : ces publications sont illégales. Le service public peut appeler aux dons pour Emmaüs ou des associations humanitaires, mais pas demander au contribuable de payer des frais de justice de personnes qui ont été arrêtées légalement. »
@petoncule c'est plutôt toi qui soule tout le monde : Membre depuis le 01 avril 2022 150 réactions publiées
Encore une plateforme à lobotomiser les jeunes.
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