18/03/2022 10:16

Le parquet de Paris classe sans suite l'enquête ouverte pour "injures non publiques" visant le policier accusé d'avoir traité de "pute" une plaignante pour agression sexuelle

Le parquet de Paris a classé sans suite l'enquête ouverte pour "injures non publiques" visant un policier accusé d'avoir traité de "pute" une plaignante pour agression sexuelle, a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.

"La procédure ouverte du chef d'injures non publiques à caractère sexiste a été classée sans suite le 25 février", a précisé le parquet, confirmant une information de Mediapart. Début février, le site d'informations en ligne avait révélé l'histoire de cette jeune femme de 34 ans qui avait déposé une première plainte dans la nuit du 4 au 5 février auprès de policiers du commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris pour "agression sexuelle en état d'ivresse", entraînant l'ouverture d'une enquête.

Un policier de ce commissariat l'avait rappelée à la mi-journée et lui avait laissé un message vocal sur son répondeur pour lui demander de venir compléter sa plainte.

Croyant avoir raccroché, on entend le fonctionnaire plaisanter avec une de ses collègues : "Je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver!". Lisant ensuite à haute voix un extrait de la plainte de la jeune femme, il ajoutait : "Elle n'a pas de sens la plainte en fait". "Ah évidemment, elle refuse la confrontation", disait-il ensuite. "C'est vraiment une pute. (...) Putain, elle refuse la confront' en plus la pute. Comme par hasard. En fait c'était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (...) Putain, grosse pute", concluait-il, avant que le combiné soit bien raccroché. "La procédure a été classée sans suite faute de caractérisation de l'infraction, les propos ayant été tenus sans volonté de les porter à la connaissance de la plaignante", a justifié le ministère public.

Cette affaire avait suscité de nombreuses critiques, notamment au sein des milieux féministes qui dénoncent régulièrement la mauvaise prise en compte par les forces de l'ordre des victimes de violences sexuelles.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait estimé que ce policier n'avait "plus sa place" au sein de la police nationale.

Le préfet de police Didier Lallement avait lui condamné "des propos inadmissibles" et annoncé avoir saisi la "police des polices" (IGPN) d'une enquête administrative et avait demandé la suspension du policier à titre conservatoire.

La plaignante avait déposé plainte devant l'IGPN concernant ces injures, entraînant l'ouverture de cette seconde enquête le 16 février, désormais classée. 

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Vos réactions

Portrait de MICMAH458
18/mars/2022 - 16h04
Tommmy-Rose a écrit :

Ben voyons. C'est un échange PRIVÉ entre un flic ulcéré de voir une nana se comporter conformément à ses qualificatifs. C'est juste normal.

Vous, vous n'avez évidemment jamais mal parlé dans son dos avec un collègue d'un client ou d'un supérieur hiérarchique qui était un authentique connard.

Ce "type d'individu" est juste un être humain normal. Mais il est vrai que depuis quelques années, on aime surtout les mollusques obéissants qui bêlent bien dans les sens du troupeau. Tous ceux qui ont un peu de caractère sont des populistes ou des déviants !

Un échange privé, je ne trouve pas tellement, vu que c'est entre fonctionnaires dans le cadre d'un commissariat et pendant leur journée de travail, mais bon je ne vais pas me disputer avec vous.  Par contre, quand vous prenez l'exemple de mal parler dans le dos d'un connard, et c'est vrai que cela nous est tous arrivé, moi au moins je ne suis pas idiot au point d'oublier de raccrocher le téléphone et le connard, en l'espèce, c'est ce flic qui n'est pas foutu de comprendre qu'on l'écoute en dehors de son bureau.  

Portrait de MICMAH458
18/mars/2022 - 12h27
Nono75 a écrit :

Ben justement, ce dont parle l'article n'est pas la sanction employeur.

Et si, même dans le privé les syndicats seront quand même derrière le salarié, hors cas très spécifiques (propos antisémites, etc.).

Ce qui me choque ,et cela devrait vous déranger aussi, c'est qu'un flic, un fonctionnaire de l'état; puisse tenir des propos injurieux à l'égard d'un citoyen, et qu'un juge considère que cela n'est pas bien grave, qu'il n'y a rien à redire et, selon l'expression : circulez y'a rien à voir.  D'où mon agacement sur la complaisance de la justice vis à vis de ceux qui devraient justement montrer l'exemple, ou en tout cas faire leur boulot mieux que ça.  Je me permets quand même de rappeler que darmanin, avec qui je ne suis pas souvent d'accord, a très justement estimé que ce type d'individu n'avait pas sa place dans les forces de l'ordre.

Portrait de MICMAH458
18/mars/2022 - 11h12

Tout cela est tout à fait normal : la justice est très très très indulgente lorsqu'il s'agit de poursuivre des flics.  Si vous travaillez dans une entreprise lambda, que vous insultez un client en pensant qu'il ne l'a pas entendu, vous êtes viré, et là vous n'aurez pas derrière vous qui que ce soit pour prendre votre défense.