
L'Afrique du Sud, dont les citoyens sont devenus persona non grata partout dans le monde après l'annonce d'un nouveau variant inquiétant, se sent "punie" et injustement traitée alors que ce sont ses scientifiques qui l'ont découvert et ont rapidement sonné l'alarme.
Le gouvernement dénonce sa stigmatisation pour être l'annonceur de mauvaises nouvelles, à l'instar d'une multitude d'internautes sud-africains aussi indignés qu'inquiets.
Ces interdictions de voyager reviennent "à punir l'Afrique du Sud pour son séquençage génomique avancé et sa capacité à détecter plus rapidement de nouveaux variants", a estimé le gouvernement samedi, deux jours après l'annonce de la découverte d'Omicron.
"L'excellence scientifique doit être applaudie et non punie", insiste le communiqué. "De nouveaux variants ont été détectés dans d'autres pays. Chacun de ces cas n'a aucun lien récent avec l'Afrique australe. Il convient de noter que la réaction à l'égard de ces pays est radicalement différente de celle des cas en Afrique australe", regrette le ministère des Affaires étrangères. L'Organisation mondiale de la Santé a recommandé de ne pas imposer pour l'instant de restrictions de voyage en raison du nouveau variant. Sans grand effet.
Le ministre sud-africain de la Santé, dès vendredi soir, au lendemain de la révélation de ce nouveau variant sous sa houlette, décriait la réaction pavlovienne et "draconienne", la "panique" de nombreux pays qui ont immédiatement fermé leurs frontières avant même d'en savoir plus sur sa dangerosité.
"Certains dirigeants cherchent des boucs émissaires pour résoudre un problème qui est mondial", dénonçait Joe Phaahla. Pretoria redoute l'impact de ces fermetures sur "les familles, le secteur du voyage et du tourisme, les entreprises".
Des panneaux affichent des annulations de vols à l'aéroport international de Johannesburg, le 27 novembre 2021 en Afrique du Sud
Mais aussi qu'elles dissuadent d'autres pays de signaler la découverte de prochains variants de peur de se retrouver sanctionnés. "On est parfois puni pour avoir été transparent et fait les choses rapidement", a regretté la star de la virologie sud-africaine Tulio de Oliveira dont l'équipe a détecté le variant.
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