21/08/2021 10:46

"La panique et la peur" règnent chez les journalistes afghans, particulièrement chez les femmes selon la Fédération internationale des journalistes

"La panique et la peur" règnent chez les journalistes afghans, particulièrement chez les femmes, a rapporté la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui indique avoir reçu "des centaines de demandes d'aide" de professionnels de l'information sur place.

"Le suivi de la situation sur le terrain par la FIJ et les nombreuses demandes de soutien d'urgence révèlent la panique et la peur au sein de la communauté des médias afghans", s'alarme l'organisation internationale qui a créé un fonds spécial pour leur venir en aide.

"Nous avons reçu des centaines de demandes d'aide - soit pour une évacuation, soit pour une assistance à ceux et celles qui se sont déplacé.e.s d'une province afghane à une autre pour échapper aux menaces", explique dans un communiqué Jeremy Dear, secrétaire général adjoint de la FIJ. La majorité des journalistes qui tentent de fuir le pays sont des femmes, précise ce responsable, chargé de coordonner la réponse d'urgence de la FIJ en Afghanistan.

Sur place, "les femmes journalistes sont empêchées de travailler, certains médias ont été contraints de fermer", relate-t-il. Ceux qui tentent d'exercer leur métier le font "avec une menace qui pèse et ils se trouvent sévèrement restreints sur ce qu'ils peuvent couvrir".

En dépit de " la propagande selon laquelle il n'y aurait pas de vengeance de la part des talibans, des rapports font état de fouilles au porte-à-porte de journalistes et de menaces contre nombre d'entre eux", ajoute le responsable.

Le média allemand Deutsche Welle (DW) a signalé vendredi que des talibans à la recherche d'un de leurs journalistes, désormais installé en Allemagne, avaient tué par balles mercredi un membre de sa famille et blessé grièvement un autre.

Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), une ONG basée à New York, rapportait mercredi que les talibans avaient fouillé cette semaine les domiciles "d'au moins quatre journalistes et employés" de médias et signalait des violences envers plusieurs journalistes couvrant une manifestation à Jalalabad, dans la province de Nangarhar (Est).

"Des discussions sont en cours avec les talibans pour essayer de comprendre ce que leurs annonces signifient en matière de fonctionnement des médias: quels sujets sont interdits, quelles photos peuvent être publiées, les femmes peuvent-elles travailler ? ", détaille M.Dear

"D'autres qui ont fui vont commencer à mettre en place des solutions pour travailler en exil, mais beaucoup d'entre eux auront besoin du soutien de la communauté internationale pour aider à financer les petits médias" pour permettre de couvrir l'actualité en Afghanistan.

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