La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé le Premier ministre slovène Janez Jansa, dont le pays a pris la présidence de l'UE, à garantir la liberté de la presse et à coopérer "de toute urgence" avec le nouveau parquet européen.
La cheffe de l'exécutif européen a le même jour donné son feu vert au plan de relance de ce pays de deux millions d'habitants, issu de l'ex-Yougoslavie, qui doit recevoir 2,5 milliards d'euros, dont 1,8 milliard sous forme de subventions et 705 millions en prêts. Lors d'une conférence de presse au centre de convention de Brdo, à une trentaine de kilomètres de Ljubljana, la responsable allemande a souligné l'importance de "médias libres, critiques, qui jouent un rôle de surveillance des activités gouvernementales ou de la Commission par exemple". "C'est l'essence de la démocratie", a-t-elle commenté à côté du dirigeant slovène conservateur, allié du souverainiste hongrois Viktor Orban. "Nos inquiétudes sont bien connues", a-t-elle rappelé.
La Commission, dans son rapport sur l'Etat de droit publié en septembre 2020, avait épinglé la Slovénie pour des cas "fréquents" de harcèlement en ligne et de menaces à l'encontre de journalistes, "rarement sanctionnés par le système judiciaire". L'exécutif européen doit publier son prochain rapport le 20 juillet, alors que des ONG accusent aussi le gouvernement de tenter de museler les médias.
Ursula von der Leyen a appelé Janez Jansa, qui a privé de dotation publique l'agence de presse nationale STA, à "trouver une solution rapide pour débloquer les fonds". "La Slovénie doit garantir l'indépendance et le financement approprié du service public fourni par l'agence", a-t-elle dit, promettant de "surveiller" le dossier.
Le Premier ministre, qui n'hésite pas à prendre à partie les journalistes sur Twitter, a dit "espérer" régler ce problème "bientôt", regrettant "des complications totalement inutiles". Signe d'une ambiance tendue, le vice-président de la Commission chargé du Pacte vert, Frans Timmermans, n'a pas pris part à la photo de groupe avec Janez Jansa. En cause: une photo brandie par ce dernier pendant la réunion avec les membres de l'exécutif européen mettant en cause des juges slovènes, accusés d'être des opposants politiques.
Autre sujet sensible abordé lors de la réunion: le retard de Ljubljana dans la désignation de ses procureurs délégués au sein du nouveau parquet européen, chargé de veiller au bon usage des fonds du plan de relance et de lutter contre la fraude affectant le budget de l'UE. Sur les 22 pays participant à cette instance, opérationnelle depuis le 1er juin, seule la Slovénie manque encore à l'appel, un accord venant d'être trouvé avec la Finlande. "Il est temps que la Slovénie désigne un procureur délégué, et je compte sur le Premier ministre pour soumettre des noms de candidats de toute urgence", a encore déclaré Mme von der Leyen. La cheffe du parquet européen, la Roumaine Laura Kövesi, avait eu des mots durs à l'égard de la Slovénie, fustigeant un "manque de coopération sincère", qui "entrave l'efficacité" de cet organisme.
Janez Jansa a jugé les propos de la procureure "trop politiques" et "pas de nature à permettre une solution". Il a rappelé que son pays avait choisi de façon "volontaire" de participer au parquet européen et que plusieurs pays de l'UE n'en faisaient pas partie (Suède, Danemark, Hongrie, Pologne, Irlande). Janez Jansa, qui a bloqué les noms des deux procureurs proposés par l'ancienne ministre de la Justice, a évoqué notamment des raisons de procédure. Mais selon l'association slovène des procureurs, les deux candidats ont été écartés en raison de leur implication passée dans des enquêtes pour abus de pouvoir et corruption le concernant.
Le Premier ministre a assuré que "la procédure" de désignation "était relancée", estimant qu'elle pourrait aboutir "d'ici l'automne". "On doit aller beaucoup plus vite", a estimé le commissaire européen à la Justice Didier Reynders. Les procureurs délégués, une fois désignés par les Etats, doivent ensuite être approuvés par le collège du parquet européen, a-t-il rappelé. "La pression va monter de plus en plus", a-t-il averti. A propos de l'éventuel lancement d'une procédure d'infraction contre Ljubljana, il a souligné que cela prendrait "énormément de temps", jugeant le dialogue plus efficace.
Vos réactions
Une folle. De quoi je me mêle. Encore une islamo-gauchiste donneuse de leçons de morale.
Comme d'habitude, vous êtes à côté de la plaque Odile75015, mais bon, on a l'habitude avec tous vos commentaires profondément inculte. Vous arrive-t-il de réfléchir avant d'écrire n'importe quoi? Ou bien vous ne faites que troller?
Ursula von der Leyen est membre du partie conservateur de droite CDU (Union chrétienne-démocrate).
Quelle s’occupe de la liberté de la presse française plutôt…
Pour moi, ces gens là n’ont aucune légitimité. ce ne sont des élus du peuple
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?