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Le ministère de l'Intérieur retire une directive contestée par les organisations de journalistes, qui craignaient qu'elle ne permette aux forces de l'ordre de les empêcher de couvrir les violences urbaines

Le ministère de l'Intérieur a annoncé le retrait d'une directive contestée par les organisations de journalistes, qui craignaient qu'elle ne permette aux forces de l'ordre de les empêcher de couvrir les violences urbaines.

Cette annonce a été faite dans le mémoire envoyé par Beauvau pour une audience en fin de matinée devant le Conseil d'Etat. Il avait été saisi par le syndicat de journalistes SNJ-CGT au sujet de ce "schéma national des violences urbaines" (SNVU), ensemble de directives destinées aux forces de l'ordre.

"Une nouvelle version" du texte "a été adoptée et est en cours de diffusion à l'ensemble des forces" de l'ordre, après avoir été "expurgée" d'une formule contestée par les organisations de journalistes, écrit l'Intérieur. Cette formule "ayant été, en raison de son ambiguïté, mal comprise par les observateurs, il a été décidé de la retirer", poursuit le ministère, selon lequel le texte a été renommé "Guide opérationnel des violences urbaines".

La formule en question stipulait que "la prise en compte du statut des journalistes (...) ne trouve pas à s'appliquer dans un contexte de violences urbaines". Elle avait provoqué l'indignation de syndicats et d'organisations de journalistes, en amont du mouvement "Bloquons tout" mercredi et de la journée d'action à l'appel des syndicats le 18 septembre. Dans un communiqué, le SNJ-CGT s'est dit "heureux de cette première victoire ainsi que du recul du ministère de l'Intérieur".

"Un certain nombre de dispositions assimilant les journalistes aux manifestants visaient à priver les journalistes de la protection inhérente à leur fonction et à entraver de manière disproportionnée la liberté d'informer", a fait valoir ce syndicat, défendu par l'avocat Arié Alimi. Le SNJ, première organisation de journalistes, avait estimé la semaine dernière "la liberté de la presse menacée" par ces dispositions susceptibles d'empêcher par exemple de couvrir "d'éventuelles dérives policières".

Dans son mémoire envoyé au Conseil d'Etat, le ministère de l'Intérieur soutient toutefois que l'ancien texte "ne visait (...) pas à amoindrir les droits de la presse". Selon le ministère, le texte avait pour but de "constater que certaines obligations" des forces de l'ordre envers les journalistes (désigner un référent auquel s'adresser, donner des informations en temps réel...) "étaient incompatibles avec le caractère inopiné des émeutes urbaines".

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