22/05/2021 18:52

L'Eurovision, annulé en 2020, de retour à Rotterdam aux Pays-Bas, sur le thème "Ouvrons!", offrant malgré les contraintes sanitaires une bouffée d'air frais aux Rotterdamois et à un public restreint

Le concours musical Eurovision, annulé en 2020, est de retour à Rotterdam aux Pays-Bas, sur le thème "Ouvrons!", offrant malgré les contraintes sanitaires une bouffée d'air frais aux Rotterdamois et à un public restreint.

Si des milliers de fans internationaux du spectacle à paillettes et la ribambelle d'activités leur étant destinées restent tristement absents, la ville assure avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour permettre à ses habitants et aux touristes présents de profiter de l'événement.

La première demi-finale se déroule ce mardi soir dans la salle "Ahoy! Rotterdam" devant un nombre limité d'amateurs d'effets pyrotechniques, de lumière, d'extravagances vestimentaires et de chansons populaires. Des bâtiments et monuments de la ville, tel que l'iconique pont Érasme, ont été décorés de paroles inoubliables de titres lauréats d'éditions précédentes tels que "Waterloo" ou "Lalala".

A l'entrée de la gare centrale, des fans posent devant une reproduction de l'emblématique trophée du concours. Depuis le début de la crise l'année dernière, les Pays-Bas, qui comptent un peu plus de 17 millions d'habitants, ont enregistré plus d'un million et demi de cas de Covid-19, et plus de 17.000 décès.

A l'heure où la campagne de vaccination commence à porter ses fruits, "le temps est aussi venu de s'amuser", lâche Dave Geensen, chef de projet. Les organisateurs ont cependant dû "se réinventer, montrer de la résilience et une planification d'urgence" pour garantir une bonne tenue du concours malgré la pandémie, ajoute-t-il auprès de l'AFP.

Les restrictions de voyage ont empêché de nombreux fans de se rendre dans la ville portuaire, mais quelques chanceux sont parvenus à faire le déplacement. C'est le cas de Dalessio, venu en train depuis Paris, qui distribue dans la rue des pin's à l'effigie de Barbara Pravi, la représentante française favorite des pronostics. "C'est une chanteuse charismatique, elle a un talent fou, est d'un naturel extraordinaire et magnifique, sa voix est cristalline et elle a tout pour gagner", s'enthousiasme ce Franco-portugais. Habitué du concours, il regrette l'absence des activités traditionnelles auxquelles il aime participer, mais se montre admiratif des efforts des organisateurs.

Les conditions sanitaires ont forcé l'événement, suivi chaque année par plusieurs millions de téléspectateurs, à se réinventer après son annulation en 2020. 3.500 spectateurs, testés au préalable, pourront assister aux demi-finales mardi et jeudi, à la finale samedi, et aux six répétitions générales. Cela représente 20% de la capacité de la salle de spectacle. Les fans pourront tout de même profiter du "village" Eurovision en ligne. Les candidats sont quant à eux enfermés dans une "bulle spéciale" et testés quotidiennement. Malgré cela, quatre équipes ont été privées de la cérémonie d'ouverture après des cas de Covid-19 détectés dans les délégations islandaise et polonaise.

Les Rotterdamois sont au rendez-vous eux-aussi, heureux de voir malgré les circonstances particulières leur ville s'animer pour accueillir l'événement. "C'est très spécial parce que c'est une fois dans une vie que l'Eurovision est dans votre pays, donc je suis très très fière" s'est réjouie une supportrice de Jeangu Macrooy, le représentant néerlandais aux origines surinamaises.

Faire renaître l'Eurovision de ses cendres après la première annulation de son histoire est un acte symbolique pour la ville portuaire, totalement reconstruite après avoir été bombardée par les Allemands en 1940, observe auprès de l'AFP Reinier Weerts, coordinateur municipal de l'événement. "Il y a un esprit typique à Rotterdam", note-t-il, "lié à la résilience de ses habitants".

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