Deux journalistes de Mediapart, enquêtant sur les affaires Karachi et
Bettencourt, ont été pistés et "géolocalisés" par les services français lors
de leurs déplacements pour rencontrer leurs informateurs, ont affirmé jeudi
le site d'informations et les intéressés.
"Nous avons appris que nous
avons été géolocalisés lors de nos déplacements en mars-avril, alors que
nous enquêtions sur les rétrocommissions et l'attentat de Karachi avec
Fabrice Arfi", a expliqué Fabrice Lhomme, journaliste à Mediapart interrogé
par l'AFP.
"A l'époque, nous avions des rendez-vous aussi bien avec Claude
Guéant, Brice Hortefeux ou Bernard Squarcini, mais aussi avec des
informateurs discrets comme d'ancien responsables des services secrets",
a-t-il ajouté.
Les deux journalistes achevaient leurs enquêtes pour la
publication en mai de leur livre ("Le contrat, Karachi l'affaire que Sarkozy
voudrait oublier", Stock).
Ces opérations "ont été réactivées quand à
partir de juin nous avons commencé à travailler sur l'affaire Bettencourt",
a-t-il ajouté.
Dans un éditorial de Mediapart, son fondateur Edwy Plenel
interpelle jeudi Nicolas Sarkozy sous le titre "Espionnage d'Etat des
journalistes: Monsieur le Président, cela vous concerne".
"Des
confidences anonymes ne sont certes pas des preuves probantes, et c'est bien
pourquoi nous sommes jusqu'ici restés prudents et discrets", écrit M.
Plenel.
"Reste qu'aujourd'hui, ces témoignages de sources au coeur de
l'Etat sont trop insistants et les faits qu'ils rapportent sont trop
concordants pour que nous gardions cette réserve professionnelle", ajoute le
directeur de Mediapart.
Mercredi, le Canard enchaîné avait affirmé que
Nicolas Sarkozy supervisait lui-même l'espionnage de journalistes. L'Elysée
a qualifié ces informations de "totalement farfelues" et le porte-parole du
gouvernement, Luc Chatel, a déclaré qu'il s'agissait d'"allégations
grotesques qui n'ont pas lieu d'être".
De son côté, Bernard Squarcini,
patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a affirmé
à l'AFP qu'"il n'existe pas de cabinet noir à la DCRI".
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