27/11/2020 16:35

EN DIRECT - Producteur passé à tabac à Paris: Les quatre policiers mis en cause ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’IGPN

16h32: Le point sur ce que l'on sait cet après-midi

Les quatre policiers mis en cause dans le passage à tabac samedi à Paris d’un producteur de musique noir ont été placés vendredi en garde à vue, a appris l’AFP de source proche du dossier. Les fonctionnaires, dont la suspension à titre conservatoire a été prononcée jeudi, sont arrivés en début d’après-midi dans les locaux de l’IGPN, la « police des polices », où ils ont été placés en garde à vue.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué jeudi soir qu’il demanderait «la révocation» des policiers mis en cause, «dès que les faits seront établis par la justice». Il les a accusés d’avoir «sali l’uniforme de la République».

Une vidéo publiée jeudi par le site Loopsider, et largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre un homme noir, Michel Zecler, roué de coups par des fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale. Ces faits se sont déroulés le samedi 21 novembre.

Michel Zecler a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique» et «rébellion».

Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure pour «violences par personnes dépositaires de l’autorité publique» et «faux en écriture publique», confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices.

«On m’a dit +sale nègre+ plusieurs fois et en me donnant des coups de poing», a dénoncé jeudi la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l’IGPN. «Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, ndlr) soit fait», a-t-il dit au sortir de sa déposition. «Je n’ai aucun doute là-dessus», a-t-il ajouté.

Cette affaire intervient en pleine polémique sur un projet de loi qui encadre la diffusion des images des forces de l’ordre en opération et après l’évacuation musclée, lundi, d’un camp de migrants au cœur de la capitale, dont les images ont également suscité beaucoup de réactions.

15h37: Les quatre policiers mis en cause dans le passage à tabac samedi à Paris d’un producteur de musique noir ont été placés vendredi en garde à vue, a appris l’AFP de source proche du dossier.

Les fonctionnaires, dont la suspension à titre conservatoire a été prononcée jeudi, sont arrivés en début d’après-midi dans les locaux de l’IGPN, la « police des polices », où ils ont été placés en garde à vue.

15h30: Une vidéo publiée hier par le site Loopsider, et largement diffusée sur les réseaux sociaux (plus de 10 millions de vues), montre un homme noir, Michel Zecler, roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale. Le parquet a ouvert une enquête pour «violences par personne dépositaire de l'autorité publique et faux en écriture publique» et saisi l'IGPN («la police des polices»).

15h12: Emmanuel Macron a été «très choqué» par la vidéo montrant des policiers frappant un producteur de musique noir, a indiqué vendredi l'Elysée, une première réaction officielle du chef de l'Etat sur cette affaire qui déclenche une polémique y compris au sein de sa majorité.

Le président de la République a reçu jeudi son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, a-t-on par ailleurs appris de source gouvernementale.

Après cette rencontre, le ministre a annoncé sur France 2 jeudi soir qu'il demandait la révocation des quatre policiers, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l'ordre en opération.

A l'Elysée, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a reçu jeudi la défenseure des Droits Claire Hédon, selon un proche de l'exécutif, qui souligne que le chef de l'Etat souhaite l'apaisement.

Jusqu'ici, le chef de l'Etat ne s'est pas exprimé, ni sur les images de policiers qui ont évacué brutalement des migrants place de la République à Paris, ni sur l'article 24 de la loi «Sécurité globale», qui veut sanctionner la diffusion avec intention malveillante d'images de policiers en opération.

Il ne veut pas, au nom de la séparation des pouvoirs, s'exprimer sur un texte d'origine parlementaire, relève un cadre de la majorité.

Plusieurs de ses proches se sont en revanche publiquement indignés du passage à tabac du producteur, dont son conseiller politique Stéphane Séjourné, le président de l'Assemblée Richard Ferrand et le président des députés LREM Christophe Castaner, trois membres de son premier cercle.

Richard Ferrand a mis en garde contre un «usage» de la force qui «sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent et doit être sanctionné sans faiblesse».

«Il est temps que le préfet de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent eux-mêmes», a dit l'eurodéputé Stéphane Séjourné.

15h11: Au lendemain de la publication d’une première vidéo de la violente agression de Michel Zecler, le site Loopsider a dévoilé une nouvelle vidéo. Les images ont été filmées par un voisin sous un autre angle, précisent nos confrères. (VIDEO en cliquant ICI)
Sur la vidéo, les internautes peuvent y voir un des policiers en civil, déjà présent dans les locaux, frapper à nouveau Michel. La victime est à terre, immobilisée par plus de six policiers, pendant cinq minutes, et hurle.
Joint par Loopsider, le voisin qui a filmé la scène explique : "Michel était à genoux, le policier lui a mis à peu près 7 coups de poing, sur le visage, direct. Le policier s'est relevé et il a tellement tapé fort qu'il avait mal à la main. Le policier se plaignant qu'il avait mal à la main (...) Aujourd'hui avec du recul, quand on sait qui c'est et la manière dont ça s'est passé, effectivement ils auraient pu le tuer".

15h00: Le député LFI de la Somme François Ruffin a estimé vendredi à Béthune (Pas-de-Calais) que le tabassage d'un producteur par des policiers samedi à Paris n'avait rien «d'accidentel», mais relevait d'un problème «structurel».

Ce tabassage «ajouté à ce qu’il se passe place de la République, ajouté à l‘affaire Cédric Chouviat, ajouté à tout l’épisode gilets jaunes» fait qu'on «n'est plus là face à quelque chose d’accidentel, on est sur quelque chose de structurel qui réclame un vrai projet pour la police française», a déclaré M. Ruffin en marge d'un rassemblement des salariés de l'usine Bridgestone promise à fermeture.

«Ce ne sont pas des faits anecdotiques qui peuvent juste se traiter en suspendant trois policiers. S'ils se sont sentis autorisés de faire ça, c’est qu’ils ont une autorisation de le faire depuis déjà deux ans», a insisté le député LFI pour qui «le gouvernement, depuis le mouvement des +gilets jaunes+, sait qu’il tient par la police» et que «quelque part, la police le tient».

«Et le projet de loi +sécurité globale+ c’est une demande de la police et le gouvernement obtempère», a-t-il encore affirmé.

Quatre policiers ont été suspendus de leurs fonctions et Gérald Darmanin a demandé leur révocation après le tabassage du producteur, un homme noir, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l'ordre en opération.

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Vos réactions

Portrait de Harriet
28/novembre/2020 - 07h10
Ninie76700 a écrit :

Je soutiens la police lorsqu'elle le mérite.

Là il faut admettre que si c'était l'inverse, la personne serait déjà en détention préventive.

Donc pour ma part j'estime qu'ils méritent d'aller faire un petit tour en prison, de dédommager la victime et bien sûr d'être interdit d'emploi dans la fonction publique.

Un " Faux en écriture publique" est passible de 15 ans de prison ...

Mais le plus grave dans cette histoire, c'est que sans caméras, Michel Zecler  serait en détention  , à l'heure qu'il est, car il y aurait sûrement eu mandat de dépôt ....

Portrait de popeye55
27/novembre/2020 - 23h59

Ces policiers ont  commis un délit, ils doivent être sanctionnés. Macron a été choqué par la vidéo, c'est normal. Mais pourquoi n'est-il pas choqué par les nombreuses vidéos de policiers qui se font caillasser dans les zones de non-droit. J'aimerais qu'il réagisse de la même manière, mais chut ... surtout pas de bruit !

Portrait de Ninie76700
27/novembre/2020 - 20h29

Je soutiens la police lorsqu'elle le mérite.

Là il faut admettre que si c'était l'inverse, la personne serait déjà en détention préventive.

Donc pour ma part j'estime qu'ils méritent d'aller faire un petit tour en prison, de dédommager la victime et bien sûr d'être interdit d'emploi dans la fonction publique.

Portrait de Otis dentiste
27/novembre/2020 - 19h21

Le problème il est aussi dans le fait que l'agression a eu lieu le 21, d'après ce que j'ai compris la police a eu les images juste après, il a donc fallu que les images sortent dans la presse hier pour que les policiers soit relevé de leur fonction en urgence par Darmanin et seulement convoqués aujourd'hui par l'IGPN. Encore un exemple que la police des polices est partiale.

Portrait de Otis dentiste
27/novembre/2020 - 19h16
C'est Mon Avis a écrit :

"Pas d'amalgames" nous disait-on lors des attentats ! "Tous les musulmans ne sont pas des terroristes" ! A juste titre !

Donc pas d'amalgames, tous les policiers ne sont pas des salopards comme ceux-là !

Mode second degré on: Comment ça tous les musulmans ne sont pas des terroristes? Vous êtes un islamo-gauchiste, collabo et on vous en fera payer les conséquences lorsque les "patriotes" seront au pouvoir...

Plus sérieusement je n'ai pas lu d'amalgame sur les policiers, ici au contraire, les pseudos habituels qui font des amalgames sont plutôt ceux qui ici cherchent des excuses aux policiers.

Portrait de Macroeil
27/novembre/2020 - 17h27

Ils sont entre eux ,ils boivent le thé !

Portrait de ThierryG
27/novembre/2020 - 16h27

Je suis heureux de savoir que notre président ait été choqué par la vidéo de cette interpellation.Il devrait maintenant se pencher sur les nombreuses vidéos d'arrestation violente et arbitraire qui se sont déroulée durant la période 'Gilets Jaunes'. Je suis pour l'autorité tant qu'elle respecte le cadre de l'état de droit, et il semble que ces derniers mois, une petite partie des forces de l'ordre se sont clairement mis à l'écart de la loi, et l'article 24 de la loi sur la sécurité globaleBon rétablissement à la victime, courage aux force de l'ordre respectueuse de la loi. Nous sommes tous dans le même bateau

Portrait de LOIC 33
27/novembre/2020 - 15h51

Bonne décision mais la meilleure serait la démission de Darmanin et L'allemand préfet de police !