30/12/2019 19:01

Malgré la polémique, le directeur du Point annonce qu'il ne souhaite pas se séparer de son chroniqueur Gabriel Matzneff au nom de "la liberté d'expression"

Le goût autoproclamé de l'écrivain de 83 ans pour les "moins de 16 ans" et pour le tourisme sexuel avec de jeunes garçons en Asie avait jusqu'ici très peu fait ciller. La sortie, prévue jeudi, du livre "Le Consentement" de Vanessa Springora, 47 ans, semble être en train de changer la donne.

Malgré ce contexte de dénonciation de la pédophilie, Etienne Gernelle, le directeur du Point, où l'écrivain tient une chronique estime que "la liberté d'expression est importante. Je rappelle que Matzneff n'a pas été condamné". "Les mêmes journaux qui, il y a trente ans, disaient que l'amour avec les enfants c'est bien, au nom d'une morale soixante-huitarde, voudraient virer ces mêmes gens", souligne celui qui n'entend guère se séparer de sa plume.

Et de dénoncer un climat où certains appellent à rayer de la carte les artistes mis en cause dans des affaires de violences sexuelles.

Ce phénomène, baptisé "cancel culture" dans le monde anglo-saxon, concerne autant le réalisateur Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol, juste avant la sortie de son dernier film à l'automne, que le peintre Gauguin (1848-1903), en raison de ses relations sexuelles avec des adolescentes tahitiennes.

Même si elle est depuis longtemps proscrite par la loi, la pédophilie a été tolérée - voire plus - dans les années 70 par des intellectuels invoquant la liberté sexuelle et l'héritage de Mai 68 avec son slogan "il est interdit d'interdire". Des pétitions ont été signées, comme celle de 1977 relayée par Libération, pour défendre trois hommes poursuivis pour des agressions sexuelles d'enfants de 12 à 13 ans. Parmi les signataires figuraient Jack Lang et Bernard Kouchner.

Cette tolérance s'est poursuivie dans les années 80, période où se déroule le livre de Vanessa Springora, avant que le vent ne tourne dans les années 90, menant à la condamnation unanime de la pédophilie et au mea culpa des journaux qui l'avaient défendue.

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Vos réactions

Portrait de FLT
31/décembre/2019 - 01h45

Eh ben ! Si c'est sa façon de faire "le point"... 

Portrait de Skall
30/décembre/2019 - 19h24

 Moi ,  en dehors de ses horribles turpitudes sexuelles !   Je suis scandalisé d'apprendre que cette personne "jouit" également  depuis 1994 d’un appartement de la Ville de Paris.   Puis encore pire de "l'allocation annuelle aux auteurs". Destinée aux écrivains âgés de plus de 65 ans, auteurs ,dont "l’œuvre a incontestablement contribué au rayonnement de la littérature d’expression française"        SIC    Le montant de cette  allocation annuelle varie de 3 000 euros à 24 000 euros !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! La république des copains et des coquins  !!!! Les dirigeants de ce pays me foutent la gerbe