30/10/2018 10:16

Deux ans et demi après des images choc de l'association L214 sur des souffrances animales à l'abattoir de Mauléon, l'ex-directeur condamné à six mois de prison avec sursis

Deux ans et demi après des images choc de l'association L214 sur des souffrances animales à l'abattoir de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), l'ex-directeur de l'établissement a été condamné par le tribunal correctionnel de Pau à six mois de prison avec sursis et les employés à des amendes.

Le tribunal, qui a estimé que les conditions d'exercice ne "permettaient pas de faire le travail correctement", en pointant une faute "plutôt imputable à l'employeur", a ainsi suivi les réquisitions à l'encontre de l'ex-responsable.

Aujourd'hui retraité, Gérard Clemente, condamné pour "tromperie" - un non-respect du cahier des charges passible de deux ans de prison et 300.000 euros d'amende - devra également s'acquitter de 180 euros d'amende tandis que l'abattoir en tant que personne morale, a été condamné à 10.000 euros d'amende de peine principale, contre 50.000 euros requis.

Les quatre autres prévenus, des employés, sont condamnés à des amendes allant de 80 à 910 euros pour maltraitance "sans nécessité". La maltraitance animale n'est punie que d'amendes, que le parquet avait réclamées (de 100 à 420 euros).

Me Denise Pombieilh, avocate du directeur et de l'abattoir, a annoncé ne pas faire appel, estimant les peines "modérées et justes". Le tribunal "s'en est tenu au dossier et n'est pas rentré dans le débat idéologique", a poursuivi l'avocate en regrettant la "pression médiatique (qui) a joué pendant tout le temps du procès".

Benoît Thomé, président de l'association Animal Cross, a regretté une "extraordinaire mansuétude, quand on pense que ce sont des animaux qui ont été égorgés à vif dans d'incroyables souffrances. Comment peut-on avoir des sanctions aussi faibles, comme si ces gens là n'étaient pas vraiment coupables ?"

Antoine Tugas, avocat de trois des quatre salariés, a estimé que "les actes de cruauté reprochés ont été invalidés par le tribunal et c'est bien ce qui comptait".

Néanmoins, a-t-il ajouté, "des images ont été captées. Ces garçons doivent-ils encore laisser circuler ces images ? L'épilogue d'aujourd'hui n'est pas définitif", a ajouté l'avocat en indiquant que "la décision de faire appel ou pas sera prise la semaine prochaine. Mais une autre action judiciaire est aussi envisagée par mes clients et l'une n'exclut pas l'autre", a-t-il dit sans plus de précisions.

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