
Peu avant 10H30, les cercueils de Simone et Antoine Veil ont quitté le Mémorial de la Shoah, où les Français ont rendu hommage à l'ancienne déportée durant 48 heures.
Sous les applaudissements d'anonymes, ils ont rejoint la place Edmond-Rostand où, posés sur des catafalques, ils devaient remonter lentement jusqu'au Panthéon sur un long tapis bleu, la couleur symbole de "la Paix, l'entente entre les peuples et, bien sûr, l'Europe", selon l'Élysée, qui supervise la cérémonie. Sur le parcours, plusieurs femmes portaient des t-shirts barrés d'un "Merci Simone", a constaté une journaliste de l'AFP.
"Elle a brisé tous les plafonds de verre, celui de la place des femmes dans la société, mais aussi celui de l'extermination des juifs: c'était un tabou qu'elle a brisé", a expliqué à l'AFP un badaud devant le Memorial, Bernard Greensfeld. "Elle n'entre pas au Panthéon en tant que victime de la Shoah, mais comme quelqu'un qui a vaincu cette horreur, et c'est pour ça qu'elle est dans le c?ur des gens", a-t-il encore estimé.
A 11H30, le président Emmanuel Macron a prononcé un discours sur le parvis du Panthéon, dont la façade monumentale est ornée des drapeaux français et européen et d'une immense photo de Simone et Antoine Veil.
Puis, après une Marseillaise chantée par Barbara Hendricks, les deux cercueils entreront au Panthéon en présence de la famille et du chef de l'État. Outre les nombreux anonymes présents aux abords, un millier de personnalités ont été invités, dont les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande. "Simone Veil est d'abord pour moi l'héroïne du XXe siècle", a déclaré Nicolas Sarkozy au Journal du dimanche.
"Elle ne cédait pas sur ses valeurs. Elle pouvait tolérer des désaccords, mais elle ne supportait ni la lâcheté, ni l'hypocrisie, ni le mensonge". Simone Veil entre au Panthéon un an après son décès, le 30 juin 2017 à l'âge de 89 ans, un délai extrêmement court par rapport aux 76 "grands hommes" qui l'ont précédée dans la nécropole laïque "L'une des raisons de cette panthéonisation rapide est que Simone Veil est une figure transgénérationelle dont les combats ont fabriqué l'époque", explique l'Élysée. De fait, la décision prise par le chef de l'État a été saluée quasi unanimement, les Français considérant Simone Veil comme "une figure de la République" qui transcende le clivage gauche-droite, selon la présidence.
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