17/05/2017 15:34

Portrait: David Pujadas, l'interviewer de la République, écarté après 16 ans à la tête du 20h de France 2

Par Marie-Pierre FEREY

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David Pujadas, 52 ans, peut se targuer d'avoir battu un record de longévité à la tête du Journal télévisé de France 2, dont il est écarté après 16 ans et des dizaines d'entretiens politiques qui ont forgé son image d'"interviewer de la République", comme l'a surnommé Le Figaro.

En 2009, ses questions à un délégué CGT de l'usine Continental lui valent des qualificatifs peu amènes de Jean-Luc Mélenchon ("salaud, larbin, arrête ça me dégoûte") à celui qui est devenu un visage du journalisme politique à la télévision française.

Plus récemment, Marine Le Pen s'en était pris au journaliste à la sortie de "L'Entretien politique" du 28 mars dernier, où il lui demandait de réagir à une photo montrant Axel Loustau, un de ses proches, en train de faire un geste évoquant le salut nazi.

"Je trouve vos méthodes particulièrement critiquables", avait-elle lancé en plateau.

Dans une bande dessinée intitulée "Le journal du Off", deux journalistes, Frédéric Gerschel et Renaud Saint-Cricq, racontent qu'après l'émission, Marine Le Pen aurait violemment dénoncé ses "méthodes staliniennes".

"Vous êtes des laquais", lui aurait-elle lancé

. Né en décembre 1964 à Barcelone de mère française et de père espagnol, David Pujadas fait des études en sciences économiques à Aix-en-Provence et à l'IEP de Paris avant le CFJ.

Un stage de quatre mois à Nice-Matin le convainc de devenir journaliste.

En 1988, il entre à TF1 comme lauréat de la bourse Jean d'Arcy et travaille notamment au magazine d'investigation "Le droit de savoir".

Reporter, il couvre la révolution roumaine en 1989, la guerre d'Irak en 1991 et Sarajevo, et devient joker des journaux du matin et du 23H00 (1992-1993).

De 1994 à 1996, il présente les journaux de LCI, la nouvelle chaîne d'information de TF1 puis présente Le grand journal en début de soirée, et de 2000 à 2001 "100% politique" avec un invité chaque semaine, devenant un des journalistes vedettes de la chaîne.

En septembre 2001, il prend la succession de Claude Sérillon au 20H de France 2 et se voit confier l'année suivante la présentation des soirées électorales, fonction qu'il gardera en 2007, 2012 et 2017 avec "L'Émission politique".

Les Français s'habituent à sa grande courtoisie, et au duo qu'il a souvent formé avec Léa Salamé, réputée plus agressive.

Tous ses collègues s'accordent à lui reconnaître un ton personnel et une grande efficacité.

David Pujadas, parfois surnommé en interne "Playmobil" à cause de sa coupe de cheveux, est décrit par ceux qui ont travaillé avec lui comme un "énorme bosseur".

En trente ans de carrière, il aura connu des hauts et des bas, comme en 2004, lorsque le journal de France 2 annonce du retrait de la vie politique d'Alain Juppé, alors même que ce dernier est attendu sur TF1 et ne l'a pas encore annoncé. Désavoué par une motion de défiance de la rédaction, il devra prendre un repos forcé de deux semaines et formuler des excuses.

Habitué du club Le Siècle, qui rassemble des dirigeants économiques, politiques et culturels, le présentateur est souvent la cible des détracteurs de la collusion entre médias et politiques.

Il apparaît dans le documentaire "Les Nouveaux chiens de garde" (2012) tiré du l'essai éponyme de Serge Halimi.

Le 30 juin 2010, il se voit décerner "La laisse d'or" par des critiques des médias proches du journal satirique Le Plan B, en compagnie du réalisateur Pierre Carles.

Le prix, destiné ironiquement à saluer le journaliste "le plus servile", est dénoncé comme "lamentable et méprisable" par la direction de l'information de France 2.

En dépit de ces critiques, le journaliste aura réussi à stabiliser le journal télévisé de France 2 et même à réduire petit à petit l'écart avec le JT de TF1, qu'il talonne désormais.

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Vos réactions

Portrait de Alpino
17/mai/2017 - 19h07

Aïe mince , malgre ses efforts considérables fallait mieux lécher et insister entre l'anus et les boules smiley pauvre pujadas , c'est la base chez les journaleux pourtant.

Portrait de Playmobyl
17/mai/2017 - 17h30

Je suis effondré....faites du bien aux vilains ils vous cracheront dans la main !smiley