24/08/2015 11:32

Thaïlande: Un journaliste étranger arrêté à l'aéroport de Bangkok pour la possession d'un gilet pare-balles

Un journaliste de Hong Kong, transportant un gilet pare-balles et un casque, a été arrêté dimanche à l'aéroport de Bangkok et sera jugé lundi matin par un tribunal militaire thaïlandais pour "possession d'arme illégale", d'après une association de journalistes.
Anthony Kwan Hok-chun, photographe qui travaille pour le groupe de médias Initium basé à Hong Kong, était venu pour couvrir les événements après l'attentat de Bangkok lundi, qui a fait 20 morts.
"Il est accusé de possession d'une arme illégale, passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans et sera jugé par un tribunal militaire", a indiqué le Club des correspondants étrangers de Thaïlande (FCCT) dans un communiqué publié lundi.
Il a été arrêté alors qu'il tentait de quitter l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok avec dans ses bagages un gilet pare-balles, équipement très fréquemment utilisé par les journalistes pour couvrir les événements potentiellement dangereux.
La Thaïlande est actuellement dirigée par la junte militaire qui a pris le pouvoir après un coup d'Etat en mai 2014. Depuis, quand il s'agit d'une question de "sécurité nationale", même les civils sont jugés par un tribunal militaire.
"Les gilets pare-balles et les casques utilisés par les journalistes ne sont pas des armes offensives et ne doivent pas être considérées comme telle", a déploré le FCCT.
Anthony Kwan Hok-chun est inculpé en vertu de la loi sur le contrôle des armes de 1987, qui interdit la possession de matériel militaire sans licence. 
"Nous demandons aux autorités thaïlandaises de laisser tomber leur poursuites contre M. Kwan et de travailler avec les médias pour dépénaliser l'usage légitime de gilets pare-balles et d'autres protections" essentielles pour les journalistes, écrit encore le FCCT.
De nombreux journalistes internationaux ont afflué dans le pays après l'attentat devant le sanctuaire d'Erawan dans le centre de Bangkok, qui a fait 20 morts et plus de 120 blessés.
L'an passé, lors de la crise politique la plus récente, les journalistes chargés de couvrir les événements portaient des gilets pare-balles et des casques, sans qu'aucune action ne soit prise à leur encontre par les autorités thaïlandaises.
Lors des manifestations meurtrières de 2010 dans les rues de Bangkok, deux journalistes étrangers sont morts, touchés par des balles.

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