SheIn 12h54: Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a « condamné » les « propos » et « gestes » de gendarmes lors d’une manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars 2023, révélés dans des vidéos publiées par Libération et Mediapart, réfutant toutefois le terme de « violences policières ».
Le journal Libération et le site d’information Mediapart ont publié mercredi des enregistrements de caméras-piétons des forces de l’ordre le 25 mars 2023 lors d’un rassemblement de milliers de personnes autour d’une réserve d’eau agricole contestée, surnommée « mégabassine ».
On entend notamment des gendarmes encourager des « tirs tendus » de grenades, pratique interdite, en direction de manifestants et d’autres se réjouir des blessures occasionnées.
« Ce sont des propos que je condamne et pour lesquels j’ai demandé une enquête administrative », a déclaré le ministre sur France Inter, évoquant aussi « des gestes qui manifestement ne sont pas réglementaires ».
Mais, a poursuivi Laurent Nuñez, « je ne laisserai jamais critiquer les forces de sécurité intérieure ». « Ce genre de faits qui sont graves, j’en conviens, (...) permettent toujours à certains de critiquer d’une manière générale l’institution policière ou la gendarmerie ».
« Ce sont des gestes de violences qui pourraient ne pas être proportionnés », a encore reconnu le ministre, tout en insistant: « Vous ne m’entendrez jamais reprendre ce terme de violences policières ».
Le porte-parole de la gendarmerie, le colonel Erwan Coiffard, a évoqué, lui, sur BFMTV « des manquements à la déontologie ».
Les vidéos, datant de mars 2023, « sont des pièces de procédure judiciaire » et « sont portées à notre connaissance maintenant » parce que les caméras-piétons « sont remisées au service, elles ne sont pas regardées » sauf dans le cadre d’une enquête judiciaire ou pour « des actions de formation », a précisé M. Nuñez.
« Ce sont les deux seules exceptions qui sont autorisées pour regarder ces caméras » qui « captent l’image des gens », a-t-il rappelé. « Le ministre de l’Intérieur s’en saisit quand il en a connaissance ».
Après des plaintes de manifestants blessés, le parquet de Rennes avait ouvert une enquête préliminaire sur les faits, confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et qui a duré plus de deux ans.
« La manière dont cette enquête a été conduite laisse clairement apparaître l’intention de classer sans suite », ont déploré mercredi les plaignants dans un communiqué.
« Mes clients réclament tous l’ouverture d’une information judiciaire. Pour qu’un juge d’instruction puisse compléter les investigations de l’IGGN qui sont très, très insuffisantes à ce stade », a déclaré à l’AFP leur avocate, Me Chloé Chalot.
La France insoumise et la Confédération paysanne ont, elles aussi, exigé des suites judiciaires.
Me Chalot pointe « l’insuffisante exploitation » des vidéos des caméras-piétons malgré les « faits délictueux qu’elles révèlent », dont l’importance est « inversement proportionnelle à leur mention » dans les procès-verbaux de la procédure, conséquence « d’un choix d’analyse et de retranscription des enquêteurs ».
L’avocate dénonce aussi le fait que « les gendarmes en cause » n’aient pas été confrontés aux comportements constatés et aux propos tenus, « malgré la gravité et les conséquences de ceux-ci ».
11h41: Une enquête administrative a été ouverte mercredi sur les agissements de gendarmes lors du violent rassemblement de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023, après la publication dans la presse de vidéos montrant des tirs de grenades illégaux, parmi d’autres dérives dénoncées.
Le journal Libération et le site d’information Mediapart ont eu accès à des dizaines d’heures d’images captées ce jour-là par les caméras-piétons que portaient les forces de l’ordre, mobilisées en nombre (plus de 3.000) autour d’une réserve d’eau agricole contestée, surnommée mégabassine par des milliers de manifestants.
Le rassemblement, interdit, avait dégénéré en affrontements entre militants radicaux et gendarmes, plus de 5.000 grenades lacrymogènes et/ou explosives et des dizaines de tirs de LBD répliquant à une pluie de pierres, de cocktails Molotov et de mortiers d’artifice.
Pour les deux médias, les forces de l’ordre ont multiplié les « tirs tendus » de grenades, une pratique dangereuse et interdite mais encouragée par leur hiérarchie.
« Tendu, tendu, tendu », « vous balancez un tendu s’il le faut », « on baisse le cougar (canon lanceur de grenades, NDLR) les gars, on les nique là, allez », entend-on sur des extraits diffusés.
« Y a un mec qui lui a mis une cartouche de LBD pleine tête, le mec il était sec, il l’a shooté pleine tête à dix mètres », raconte un gendarme dans une autre séquence.
Vos réactions
encore et toujours les ultras gauches................. en com'
J'ai malheureusement fini mon stock de compassion pour les gauchistes sales et violents, eux qui justifient les menaces de mort, harcèlements, dénonciation aux employeurs, agressions physiques sur des militants et lanceurs d'alerte aux idées opposées.
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