
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a demandé mardi au gouvernement de clarifier sa position sur l'avenir de la radio numérique terrestre (RNT), six mois après son lancement dans les zones de Paris, Marseille et Nice.
"S'il est difficile d'affirmer que l'ensemble des conditions du succès de la radio numérique terrestre sont aujourd'hui réunies, il n'en reste pas moins que l'action des pouvoirs publics peut jouer un rôle déterminant", écrit le CSA dans un pré-rapport, qui doit encore être complété avec les observations des opérateurs. La RNT, équivalent de la TNT à la radio, qui a été lancée à la mi-juin à Paris, Marseille et Nice, peine à convaincre, aucun des grands groupes privés ni Radio France n'ayant participé à ce lancement.
"A défaut d'avoir l'adhésion des grands groupes privés radiophoniques, le rôle du service public dans le déploiement de la radio numérique apparait en France, comme en Europe, être un enjeu important", souligne le CSA qui souhaite "une clarification (...) de la stratégie pour le service public de la radio".
En septembre 2012, le ministère de la Communication avait annoncé que le gouvernement ne préempterait pas de fréquences de RNT pour Radio France et Radio France Internationale, portant ainsi un coup majeur à la généralisation de ce mode de diffusion.
La RNT offre une meilleure couverture sur le territoire, la possibilité de diffuser davantage de stations car elles peuvent se partager une même fréquence en compressant le signal, une amélioration du son, la possibilité d'avoir des données associées (titre et auteur du morceau, sa photo, jeux...) et de réécouter une émission (podcast).
Diffusée par voie hertzienne, elle ne requiert pas d'abonnement à internet, mais un équipement particulier, c'est-à-dire un poste de radio adapté. Les groupes privés RTL, NRJ, Europe 1 et Nextradio TV, opposés dès le départ à la RNT qu'ils jugent coûteuse et non opérationnelle ailleurs en Europe ne se sont pas lancés dans l'aventure, préférant miser sur la diffusion de la radio via internet.
En face, Philippe Gault, le président du Sirti (Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes), qui rappelle que la bande FM est "saturée", souligne que la RNT est, comme la FM, "mobile, gratuite, illimitée, respectueuse de l'anonymat des auditeurs... et de leur forfait mobile, tout ce que l'IP (radio par internet, NDLR) ne procure pas".
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Réponse à "Les groupes privés RTL, NRJ, Europe 1 et Nextradio TV, opposés dès le départ à la RNT qu'ils jugent coûteuse et non opérationnelle ailleurs en Europe"
En fait, la RNT se déploie très rapidement en Europe et est sérieusement considérée en Asie et en Afrique.
Certains pays ont déjà fait le choix de remplacer la FM (Norvège); Plus de 90% du territoire est couvert dans les pays suivants : Allemagne, Danemark Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse. Plus de 30 millions de récepteurs ont été vendus en 10 ans, dont prêt de 6 Millions cette dernière année.
Au delà de la qualité sonore, on ne peut ignorer ses avantages de gratuité, d'anonymat et de choix.
J'engage toute personne à essayer d'écouter en déplacement la radio en 4G. La couverture 4G actuelle ou future ne permet simplement pas de supporter le volume de donnée si l'auditeur devait basculer sur l'IP en déplacement. Envisager la diffusion numérique du contenu radio exclusivement sur internet est une stratégie très risquée et onéreuse pour les radiodiffuseurs.
IP et radiodiffusion sont complémentaires - mais le meilleur moyen de diffusion de la radio reste la radiodiffusion hertzienne; la RNT ouvrira plus de choix et une meilleure couverture au bénéfice de l'auditeur à un moment où l'écoute radio baisse.
En déplacement la FM passe mal dans certaines zones, avec la RNT il n ' y aurait plus de son du tout.
Les opposants à la RNT ont pour habitude de souligner que la technologie serait dépassée. C'est faux.
La RNT est le seul dispositif qui permette de numériser la radio tout en préservant le modèle économique du média. L'IP n'est pas une solution universelle. Il s'agit d'un mode de diffusion parmi d'autres mais qui change en profondeur le modèle économique de la radio, il remet en cause la gratuité pour l'utilisateur et met en danger, à terme, la fameuse "exception culturelle française".
La Radio Numérique Terrestre a été longtemps présentée sous le seul angle technique. Elle relève, selon moi, d'une décision politique car elle pose le choix que nous souhaitons pour notre paysage radiophonique qui est, rappelons-le, régulé par une Autorité, le CSA. Or, si nous voulons conserver un paysage diversifié, apte à assurer sa mutation digitale et en mesure de rester concurrentiel, la RNT est une solution incontournable. Du reste, elle fonctionne dans de nombreux pays européens.
Imaginer que l'avenir de l'industrie radiophonique ne peut se projeter que dans l'IP au prétexte (fallacieux du reste) que la 4G et la 3G seraient partout déployées revient à prendre un risque considérable pour le média radio. C'est l'exposer à une concentration inéluctable dont les éditeurs français ne sortiraient pas forcément gagnants. C'est également remettre en question le tissu de radios indépendantes et associatives qui rendent ce paysage diversifié. C'est enfin mettre de côté les risques à terme de remise en question de la neutralité du net...
On ne peut admettre d'avoir perdu le match de la numérisation de la radio avant de l'avoir mené. C'est l'enjeu de la RNT.
Cette technologie est désormais totalement obsolète. il n'est plus nécessaire de dépenser un milliard d'euros d'émetteurs pour couvrir le pays alors que la 4G et même la couverture TV numérique (TNT) permet de répondre très largement à la réception radio numérique en mobile.
La FM reste encore pour longtemps, le moyen le plus économique pour écouter la radio. Avant que tous les véhicules ou les particuliers s'équipent d'un énième système de réception (incompatible avec Internet), il faudra attendre 15 ans alors que le WiFi et la 4G fonctionnent déjà.
En déplacement la FM passe mal dans certaines zones, avec la RNT il n ' y aurait plus de son du tout.
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