Netflix contourne les box des opérateurs mais pourrait devoir payer pour la bande passante

Netflix part à la conquête du marché français avec un handicap: le service américain de vidéo en ligne ne sera pas disponible via les box faute d'accord avec les opérateurs, mais ces derniers pourraient lui demander de contribuer financièrement si ses films et séries devaient engorger la bande passante.

A son lancement, Netflix ne sera accessible qu'à travers les ordinateurs, consoles de jeu, TV connectées à internet, tablettes ou autres terminaux mobiles.

Mais pas via les box des fournisseurs d'accès internet (FAI).

Pourtant, avec 78% de la vidéo à la demande (VOD) passant par ces appareils, selon les chiffres de l'institut GfK et du CNC, le marché français est fortement orienté vers ce mode de consommation.

Malgré des négociations avec tous les FAI, aucun d'entre eux n'a pour l'instant annoncé d'accord avec le géant américain pour diffuser via les box -- avec une meilleure qualité à la clef -- faute d'entente sur les tarifs qu'il leur reverserait sur ses ventes.

Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a estimé début septembre que "les conditions économiques (...) proposées pour distribuer Netflix" n'étaient pas "suffisamment attractives", ajoutant cependant que si elles changeaient il reconsidérerait "sûrement le sujet".

"Je ne souhaite pas qu'Orange soit à l'avant-garde", avait-il aussi déclaré en juillet soulignant le caractère "politique" d'un accord avec Netflix qui risquait de chambouler le secteur audiovisuel français.

"Aucun opérateur n'a envie d'être le cheval de Troie de Netflix", mais s'il y a une forte demande de la part des clients pour ce produit, les opérateurs auront du mal à résister, souligne une source chez un opérateur.

Le groupe américain aurait proposé de verser 10% des recettes aux FAI, alors que la norme du partage en France est entre 30% et un tiers.

"Netflix arrivait en conquérant: voilà le contrat, il n'y en a pas d'autre possible", s'indigne une autre source chez un opérateur.