Thomson Reuters veut réduire plus vite ses coûts après un recul du bénéfice

Le groupe américano-canadien d'informations financières et professionnelles Thomson Reuters veut "accélérer" ses réductions de coûts après un nouveau recul de ses résultats au troisième trimestre.

Selon des résultats publiés mardi, le bénéfice net trimestriel a baissé de 39% à 271 millions de dollars, et le chiffre d'affaires de 3% à 3,1 milliard de dollars.

"Nous allons accélérer le rythme des efforts pour simplifier et rationaliser notre organisation, pour déplacer les ressources là où les opportunités de croissance sont les plus prometteuses, et pour utiliser chaque outil à notre disposition afin d'entraîner de la création de valeur pour tous nos actionnaires", a indiqué le directeur général James Smith, cité dans le communiqué.

Thomson Reuters avait déjà annoncé mi-février 2.500 suppressions de postes dans sa division "finance et risque", qui chapeaute ses services financiers et notamment les écrans boursiers qu'il installe dans les banques et les salles de marché en concurrence avec ceux de Bloomberg.

Début octobre, il avait annoncé de nouvelles coupes touchant cette fois la rédaction de l'agence de presse Reuters, concurrente de l'AFP. Leur niveau n'a pas été confirmé officiellement, mais des sources syndicales ont évoqué 5% des effectifs de la division Reuters News, qui dans le dernier rapport annuel de sa maison mère était créditée de plus de 2.800 journalistes. Les réductions d'effectifs pourraient donc toucher 140 postes.

Thomson Reuters prévoit pour 100 millions de dollars d'indemnités de licenciement sur l'ensemble de l'année 2013, dont 97 millions avaient déjà été payés fin septembre.

Il a en outre annoncé mardi une nouvelle charge exceptionnelle d'environ 350 millions de dollars destinée à "aider à accélérer les opportunités d'économies sur les coûts tirés des efforts de simplification dans l'ensemble de l'entreprise, en premier lieu dans (la division) finance et risque", selon son communiqué.

La charge sera passée pour l'essentiel au quatrième trimestre, et pour "une plus petite portion" l'année prochaine. Les mesures concernées ne sont pas détaillées.

Thomson Reuters a parallèlement prévu une contribution exceptionnelle d'environ 500 millions de dollars aux fonds de pension de ses salariés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et 1 milliard de dollars pour ses actionnaires via des rachats d'actions qui s'étaleront jusque fin 2014.

Thomson Reuters tire l'essentiel de ses revenus de ses activités d'informations spécialisées. La division financière a encore été sa première source de chiffre d'affaires au troisième trimestre, même s'il a reculé de 2% à 1,6 milliard de dollars. Le bénéfice d'exploitation de la division a aussi baissé, de 7% à 735 millions de dollars.

Le groupe a aussi des activités juridiques, de fiscalité et de comptabilité, ou encore de protection intellectuelle.

Les médias et notamment l'agence Reuters lui ont rapporté seulement 82 millions de dollars de chiffre d'affaires trimestriel (+4%) et ont enregistré une perte d'exploitation de 191 millions de dollars (réduite de 11% sur un an).