
Nicolas Demorand "ne remplit pas" sa fonction de directeur de la rédaction de Libération, ont estimé jeudi les salariés du quotidien, invitant le journaliste qui cumule ce titre avec celui de président du directoire à nommer à cette fonction une personne à plein temps.
"La situation du journal réclame un président du directoire à plein temps, mais aussi un directeur de la rédaction à plein temps, fonction que Nicolas Demorand ne remplit pas", estime la Société civile des personnels de Libération (SCPL) dans un communiqué.
Les statuts de Libération prévoient cette séparation, selon la SCPL, mais depuis 2006, ces fonctions ont été successivement cumulées, d'abord par Laurent Joffrin, puis par Nicolas Demorand, à la tête du journal depuis début 2011.
"La tension qui prévaut depuis deux ans exige un apaisement", relève la SCPL, qui rappelle que Nicolas Demorand "a essuyé depuis son arrivée deux expressions de défiance", l'une en juin 2011 et une autre en avril 2012.
Nicolas Demorand "a le pouvoir d'éviter la crise en proposant dans les prochains jours le nom d'un directeur de la rédaction qui sera soumis au vote de l'équipe", selon la SCPL.
Mardi, lors d'une assemblée générale, les personnels de Libération ont été invités à se prononcer sur une éventuelle séparation des deux fonctions. Sur 288 personnes inscrites à l'AG, 191 ont voté.
Parmi les votants, 180 (94%) ont répondu favorablement à une séparation des postes et 11 (5,76%) négativement, selon la SCPL.
Nicolas Demorand s'est dit "ouvert intellectuellement" et prêt à discuter d'un changement de la situation. "Depuis 2006, le directeur de la rédaction a aussi la casquette de président du directoire et de directeur de la publication.L'usage est très puissant", a-t-il cependant souligné.
Il entend examiner cette question, mais seulement à partir de septembre: "après la mise en oeuvre de chantiers déterminants pour l'entreprise que nous devrons lancer avant l'été.
Ensuite, nous réglerons les questions institutionnelles".
En outre, il a relevé que les questions statutaires étaient du ressort "des actionnaires et donc du conseil de surveillance". Pour lui, la volonté des personnels de Libération de séparer les deux fonctions ne traduit pas une défiance mais plutôt "une inquiétude forte dans le métier et dans l'industrie de la presse".
Vos réactions
ça me ferai ni chaud ni froid
Egalement
Tu l'as lu dans ta boule de cristale
J'ai du mal à l'encadrer ce type
Je savais qu'il n'était pas apte à diriger un journal
Tu l'as lu dans ta boule de cristale
D'un côté pourquoi pas
ça me ferai ni chaud ni froid
Je l'avais oubliée ce Demorand
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