08/12/2012 11:57

Législatives: Marine Le Pen déboutée et privée d'une revanche à Hénin-Beaumont

Le Conseil constitutionnel a privé Marine Le Pen de la revanche qu'elle comptait prendre à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) en la déboutant vendredi de sa demande d'annulation de l'élection comme député du socialiste Philippe Kemel, qui l'avait battue sur le fil le 17 juin.

Devancée de 118 voix, sur 53.000 suffrages exprimés, dans la 11e circonscription de ce département, la présidente du FN voit ainsi s'évanouir l'espoir de rejoindre sur les bancs de l'Assemblée nationale les deux seuls élus de son parti, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen et l'avocat Gilbert Collard.

Ce revers tombe mal pour la dirigeante du parti d'extrême droite, qui espère prospérer sur le désamour entre l'exécutif et une fraction au moins de l'électorat de gauche mais aussi attirer à lui une partie des sympathisants de l'UMP mécontents de l'affrontement entre Jean-François Copé et François Fillon pour la conquête du principal parti d'opposition.

Marine Le Pen a fustigé une "décision politique", en demandant la démission du président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré. Elle a qualifié M. Debré de "militant UMP", avant de rappeler sur le plateau du JT de TF1 qu'il avait "commencé sa carrière comme chef de cabinet de Maurice Papon" (au ministère du Budget, en 1978-79, avant qu'il ne soit poursuivi pour complicité de crimes contre l'humanité durant l'Occupation).

La présidente du FN a aussi affirmé que le Conseil constitutionnel était composé "exclusivement d'adversaires politiques: sénateurs, maires, députés UMP ou socialistes...". Lorsqu'un élu est nommé au Conseil constitutionnel, il est obligé d'abandonner ses mandats.

Bruno Le Roux, le président des députés socialistes, a vu dans la décision du Conseil "une victoire du droit".

Le député socialiste Philippe Kemel a souligné pour sa part que le recours de Marine Le Pen était "sans fondement" et montrait que le FN "n'accepte jamais les règles de la démocratie".

La haute juridiction a pris soin de ne pas faire de Hénin-Beaumont un cas d'espèce. Elle a également rejeté des recours concernant six autres circonscriptions, dont plusieurs basés sur le même motif principal: des différences dans les signatures des électeurs sur les listes d'émargement entre le premier et le second tour.

S'agissant de Hénin-Beaumont, ce grief a été jugé valable dans douze cas, et autant de voix ont été retirées au candidat PS, ramenant l'écart avec Marine Le Pen à 106 voix.

Celle-ci a dit vendredi qu'"on n'avait pas envie que Marine rejoue cette élection parce qu'on savait que Marine gagnerait cette élection". "Nous savons que tôt ou tard, nous aurons à la fois la mairie et la circonscription", proclamait le 17 juin au soir son suppléant Steeve Briois, également secrétaire général du FN.

Au fil des scrutins où elle s'est présentée depuis son parachutage en 2007, la fille de Jean-Marie Le Pen, parvenue progressivement à banaliser le parti dont elle a pris la tête en janvier 2011, n'a cessé de progresser dans les urnes dans ce fief historique du PS.

Du 1er tour le 10 juin dernier, elle était sortie largement en tête, avec 42,26% des suffrages exprimés et 10.000 voix d'avance sur Philippe Kemel, un universitaire de 64 ans, maire de Carvin, l'une des principales localités de la circonscription où "des affaires" ont terni l'image des socialistes et éloigné d'eux une partie de leur électorat traditionnel.

C'est aussi ce contexte qui avait poussé Jean-Luc Mélenchon à aller défier Marine Le Pen sur "ses terres" en juin dernier, pour une réédition de leur duel de l'élection présidentielle.

Le dirigeant du Front de gauche avait été éliminé au premier tour, mais la mobilisation de son électorat avait contribué à faire échec à Marine Le Pen.

Le rejet du recours du FN permet à M. Mélenchon d'éviter une décision délicate à prendre: se présenter à nouveau face à Marine Le Pen et à un socialiste, au risque d'un nouvel échec.

Le président du Parti de gauche mène la bataille aussi sur le terrain judiciaire. Une affaire de "faux tract" contre lui, distribué par des frontistes durant la campagne, sera jugée le 28 mars 2013, lors d'un procès qui devrait voir comparaître Marine Le Pen.

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Vos réactions

Portrait de Flivia44
11/décembre/2012 - 08h21

Qu'elle retente sa chance dans 5 ans on ne sait jamais smiley

Portrait de Koro
10/décembre/2012 - 17h18

Bien fait pour elle

Portrait de Litmanen
9/décembre/2012 - 00h33 - depuis l'application mobile

Même melenchon avait avoué à demi mot qu'il y il avait eu tricherie lors de son interview sur RMC ... :-)

Portrait de pau21
8/décembre/2012 - 20h26

elle est belle la démocratie en france, tous ces politiciens des véreux des menteurs des pédophiles...

Portrait de Declik72
8/décembre/2012 - 16h29 - depuis l'application mobile

Mdr, si le Fn crois k'il va prendre le pouvoir il rêve,déjà entre 2 candidats du mm partie ils veulent pas laisser la place,encore moins entre 2 candidats ki viennent de la mm école Ps-UMP, alors franchement pour un candidats du FN ou du FG ils peuvent aller se rhabiller.

Portrait de fed35
8/décembre/2012 - 14h33

Malheureusement pour le FN et la démocratie tout est fait au niveau de la constitution pour bloquer l'évolution de ce partie, même si je ne suis pas un partisan de celui ci, il n'est pas normal qu'il soit si, sous représenté avec les résultats réalisés au dernière présiendentielle. Cela va peut être faire l'effet inverse en motivant les gens à voter pour ce parti dont on ne laisse pas souvent la parole en faveur des UMP et PS qui monopolisent les médias....;l'avenir nous le dira.