20/04/2012 10:41

Musique: La Commission européenne autorise Sony à se rapprocher d'EMI

La Commission européenne a autorisé jeudi un groupe d'investisseurs emmené par le japonais Sony à racheter les activités du britannique EMI dans l'édition musicale, mais sous certaines conditions.

Pour vaincre les réticences de la Commission, "Sony et (le fond d'investissement basé aux Émirats arabes unis) Mubadala ont proposé de céder des catalogues de grande valeur et attractifs contenant des titres parmi les plus vendus, ainsi que les oeuvres d'auteurs à succès et prometteurs", a fait savoir dans un communiqué Joaquin Almunia, le commissaire en charge de la Concurrence.

Parmi eux, se trouvent les droits relatifs aux oeuvres de Robbie Williams, Ben Harper, Lenny Kravitz ou encore du groupe Placebo.

Compte tenu de ces engagements, la Commission est parvenue à la conclusion que l'opération ne poserait pas de problème de concurrence.

Son enquête avait d'abord mis en évidence que le rapprochement à 2,2 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) risquait de poser des problèmes dans le secteur de l'exploitation en ligne des droits d'auteur.

Principal risque identifié: si l'opération avait été approuvée sans conditions, le groupe d'investisseurs emmené par Sony et EMI Music Publishing auraient détenu entièrement ou partiellement les droits d'édition de plus de la moitié des titres du hit-parade au Royaume-Uni et en Irlande.

Or, ces titres sont indispensables à toute offre de plate-forme en ligne accessible aux consommateurs, pointe la Commission. Cela aurait donc restreint la possibilité pour les clients d'obtenir des licences de musique en Europe.

En dépit des concessions faites par Sony, la décision de la Commission a suscité la grogne des producteurs indépendants réunis au sein de l'association professionnelle Impala.

"Nous restons convaincus que les retombées de cette fusion sur la concurrence dans l'édition musicale a été très sous-estimée", a réagi Helen Smith, présidente exécutive d'Impala, regrettant qu'il n'y ait pas eu d'enquête approfondie de la Commission sur cette fusion.

Fin mars, l'exécutif européen avait ouvert une enquête approfondie sur le projet d'acquisition d'EMI Music, l'autre division d'EMI, par Universal, filiale du groupe français Vivendi, craignant pour la concurrence dans le secteur.

"La concentration nuit à la diversité des répertoires et des artistes. Les fusions d'EMI/Virgin et de Sony/BMG en ont été des exemples dramatiques ces dix dernières années", rappelait Impala en début d'année, en faisant référence aux précédents rapprochements dans l'industrie musicale.

EMI Music Publishing détient les droits d'environ 1,3 million de chansons dont les tubes "New York New York" ou "Singin'In the Rain". A cela s'ajoute les droits des plus grands succès de la mythique maison de disques Motown.

Sony ATV est de son côté une coentreprise détenue à parité par le japonais Sony et les héritiers de Michael Jackson, et actuellement quatrième maison de disques mondiale avec une part de marché d'environ 9%.

La banque Citigroup avait annoncé simultanément en novembre le rachat d'EMI Music par son concurrent Universal Music Group (UMG), première maison de disques mondiale, pour 1,2 milliard de livres (environ 1,4 milliard d'euros), et celle d'EMI Music Publishing au groupe d'investisseurs emmené par Sony.

Sony attend toujours le feu vert des autorités de la concurrence aux Etats-Unis, en Australie et au Brésil.

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