03/11/2022 11:31

La justice genevoise donne tort à Tariq Ramadan qui avait accusé un journaliste français de l'avoir calomnié dans un article relatif à des accusations de viols à son encontre

La justice genevoise a donné tort à Tariq Ramadan qui avait accusé un journaliste français de l'avoir calomnié dans un article relatif à des accusations de viols à son encontre. Les avocats de M. Ramadan, Mes Guerric Canonica et Yaël Hayat, ont annoncé qu'ils allaient faire appel.

Dans un jugement du 1er novembre, le tribunal de police estime que le journaliste Ian Hamel n'a pas calomnié l'islamologue en écrivant - dans un article publié fin 2018 sur le site de l'hebdomadaire français Le Point - que le rapport commandé par les autorités genevoises confirmait des accusations de relations sexuelles avec certaines élèves du temps où il était enseignant à Genève. "Bien qu'ayant effectué des citations incorrectes, Ian Hamel n'a pas matériellement trompé le public sur le contenu du rapport", indique le tribunal.

Le journaliste "pouvait donc manifestement, de bonne foi, tenir pour vrai les propos qu'il a écrits, lesquels ressortent en substance du rapport", et "dès lors, il sera acquitté des accusations de calomnie (...) et de diffamation", conclut-il. Le tribunal a par ailleurs condamné M. Ramadan à verser au journaliste près de 21.500 francs suisses (21.800 euros) à titre d'indemnité et à payer les frais de la procédure, qui s'élèvent à 1.334 francs.

"Ce jugement est une avanie infligée non seulement à Tariq Ramadan, mais à toute personne attachée au devoir de vérité de la presse. Il n'y a aucune place pour la bonne foi dans cette affaire, sauf à donner un sauf-conduit à tout propos attentatoire à l'honneur de notre client", ont indiqué les avocats de M. Ramadan au journal suisse Le Temps. En 2017, les médias suisses avaient publié des témoignages anonymes d'anciennes élèves de collèges genevois, selon lesquelles dans les années 90 M. Ramadan, aurait tenté de séduire l'une d'elle et serait parvenu à entretenir des relations sexuelles avec trois autres.

A la suite de ces accusations, les autorités genevoises avaient désigné en 2018 deux experts indépendants pour conduire une analyse de la gestion de situations impliquant des collaborateurs du département de l'instruction publique et portant sur l'intégrité sexuelle des élèves et le harcèlement subis par ces derniers. Le rapport portait en grande partie sur la période pendant laquelle M. Ramadan enseignait à Genève. Des témoins et victimes avaient été entendus par les experts.

Dans son jugement, le tribunal souligne que "le rapport contient un certain nombre d'éléments incriminant" M. Ramadan. M. Ramadan est poursuivi en France pour viols. Le parquet genevois a également été saisi par une femme qui l'accuse de l'avoir violée en 2008, mais la justice n'a pas fait encore de communication à ce sujet.

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Portrait de bergil
3/novembre/2022 - 18h29

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