03/05/2021 17:02

Le tribunal de Nanterre rend demain son jugement dans l'affaire des photos d'exactions de l'Etat islamique publiées en 2015 sur les réseaux sociaux par Marine Le Pen et Gilbert Collard

Le tribunal de Nanterre rend mardi son jugement dans l'affaire des photos d'exactions de l'Etat islamique publiées en 2015 sur les réseaux sociaux par Marine Le Pen et Gilbert Collard, un procès dénoncé comme "politique" par les deux élus du Rassemblement national.

La présidente du RN et l'eurodéputé sont jugés pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur. Cette infraction est passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Lors du procès le 10 février dernier, le parquet a requis 5.000 euros d'amende contre Marine Le Pen et contre Gilbert Collard. Ces derniers "avaient parfaitement le droit de diffuser ces images, le problème est de s'assurer, avant la diffusion, qu'aucun mineur n'est susceptible de voir ou de percevoir ces images", a expliqué le procureur Jean-Pascal Oualid.

En cause: des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis.

Dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe jihadiste. Elle y avait ajouté les mots: "Daesh, c'est ça !", en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir "comparé" l'EI et le Front national lors d'une émission.

Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : "Bourdin compare le FN à Daesh : le poids des mots et le choc des bobos !".

A la barre, la leader d'extrême droite s'est défendue en invoquant sa "liberté d'expression et d'information", dénonçant un "procès politique" contre son mouvement. La finaliste à la présidentielle 2017 a aussi assuré à la presse qu'elle "republierait" ces images si c'était à refaire.

"Estimez-vous que ces photos portent atteinte à la dignité humaine?", lui a notamment demandé la présidente de la chambre. "C'est le crime qui porte atteinte à la dignité humaine, ce n'est pas sa reproduction photographique", a rétorqué Mme Le Pen.

"Aviez-vous conscience qu'un public mineur était susceptible de voir" ces tweets ?, a repris la présidente. "Je n'ai véritablement pas pensé à ça. J'ai pensé à la liberté qui est la mienne d'expression et d'information", a assuré la prévenue.

Jugement attendu mardi après-midi.

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Vos réactions

Portrait de KERCLAUDE
4/mai/2021 - 07h40

Elles proviennent d'où ces photos et qui les a mises en ligne la première fois? Cet individu a t il été poursuivi et condamné?

Portrait de hummerH2
3/mai/2021 - 17h48
Steyr∞Schœnauer 7.65R a écrit :

Entièrement d'accord. 

Mais montrer un enfant "migrant" mort sur une plage (photo mise en scène à l'époque) ne va pas à l'encontre de la dignité humaine etc etc...  

Comme le dit l'adage, quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage. 

Au moment même ou je lis votre message, je vois la boite de tabac que je viens juste d'acheter, avec une horrible photo couvrant la moitié de la boite, d'un nouveau né squelettique, nu, intubé, et visiblement mourant sur un lit d’hôpital avec la mention écrite: "Fumer peut tuer l'enfant que vous attendez!".

Bel exemple d'une "diffusion de message violent ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptible d'être vu par un mineur" !

 

Portrait de hummerH2
3/mai/2021 - 17h21

"diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur."

Cette inculpation la, il fallait quand même aller la chercher !!!

Ca se passerait en Russie, tout le monde s'accorderait à dire que tout est bon pour essayer d'éliminer toute opposition.

Mais non, ça se déroule bel et bien en France !