19/02/2020 11:55

EN DIRECT - Virus - Le bilan de l'épidémie dépasse les 2.000 morts avec plus de 74.000 personnes infectées - Sur le paquebot Diamond Princess, la contagion s'étend désormais à 542 personnes

11h55: Plusieurs dizaines de touristes qui étaient restés bloqués sur un navire de croisière après qu’on eut découvert qu’une passagère débarquée auparavant était porteuse du coronavirus, ont débarqué mercredi au Cambodge, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ils ont tous été testés négatifs au virus qui a fait déjà plus de 2.000 morts en Chine, a déclaré un responsable cambodgien.

Le bateau s’apprêtait à quitter le port de Sihanoukville (sud) dans la soirée avec plus de 700 membres d’équipage à bord. Les examens les concernant sont encore en cours.

La croisière sur le paquebot américain avait tourné au mauvais feuilleton pour les 1.455 passagers, venus en majorité des Etats-Unis, du Canada, d’Europe ou d’Australie.

Ils avaient embarqué le 1er février à Hong Kong et devaient poursuivre leur voyage au Japon.

Mais, alors que des dizaines de cas de contamination, dont deux mortels, étaient recensés dans l’ancienne colonie britannique, le paquebot s’était vu interdire d’accoster dans l’archipel nippon, puis à Taïwan, aux Philippines, sur l’île américaine de Guam et en Thaïlande.

Il avait finalement été autorisé à rallier le port de Sihanoukville.

Plus de 1.200 passagers avaient alors débarqué, accueillis pour certains par le Premier ministre cambodgien Hun Sen, à grand renfort de fleurs et d’accolades.

L’homme fort du pays, proche allié de Pékin qui investit des milliards de dollars dans le royaume, avait raillé « la maladie de la peur » entretenue, selon lui, par les autres pays sur le coronavirus. Il avait aussi assuré qu’aucune personne à bord n’était infectée.

En réalité, seule une vingtaine de passagers qui se disaient souffrants avaient été testés, les autres s’étant vu seulement prélever leur température.

Une touriste américaine de 83 ans, qui avait pris un vol via la Malaisie pour rentrer chez elle, avait finalement été diagnostiquée positive le 15 février à Kuala Lumpur.

Depuis, quelque 230 passagers étaient restés confinés sur le bateau en attendant le résultat de leurs tests.

« Je suis juste reconnaissante que le Cambodge nous laisse entrer », a déclaré mercredi une passagère à sa descente du navire.

Environ 700 touristes qui avaient débarqué la semaine dernière et gagné Phnom Penh dans la foulée ont également été testés négatifs.

Mais des interrogations demeurent sur les quelque 400 passagers qui, comme la patiente américaine infectée, ont déjà quitté le Cambodge pour regagner leur domicile.

Des observateurs craignent une propagation de l’épidémie, accusant les autorités cambodgiennes d’avoir agi de manière précipitée sans respecter les consignes de prudence.

Un autre bateau de croisière est encore plus dans la tourmente en Asie.

Plus de 620 cas de coronavirus ont été détectés à ce jour parmi les passagers du Diamond Princess, en quarantaine à Yokohama dans la banlieue de Tokyo. Un premier groupe de passagers, testés négatifs, a quitté le bateau après 14 jours de quarantaine.

Une réunion sur le coronavirus entre les ministres des Affaires étrangères chinois et de l’Asean (l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est) doit se tenir jeudi au Laos.

11h11: L'équipementier sportif Adidas a vu ses ventes en Chine reculer de 85% sur un an depuis la fin janvier en raison du nouveau coronavirus, a-t-il annoncé mercredi.

L’épidémie de Covid-19 a entraîné la fermeture d’un nombre « important » de magasins, ceux détenus en propre et ceux de partenaires, a souligné le groupe dans un communiqué.

Adidas pâtit aussi ces dernières semaines d’une « réduction significative du volume de clientèle » dans les magasins qui ont rouvert après les congés du Nouvel an chinois.

Le contraste est saisissant avec les trois premières semaines de l’année, pendant lesquelles Adidas dit avoir enregistré « une forte croissance » de ses activités en Chine.

Le groupe d’Herzogenaurach affirme en revanche qu’il ne ressent « pas d’effets significatifs » sur d’autres marchés asiatiques, en particulier au Japon et en Corée du Sud.

Il sera davantage en mesure d’évaluer l’impact de l’épidémie sur l’exercice en cours lors de la publication des comptes de l’année 2019, prévue le 11 mars.

Sa « priorité absolue » en ce moment est « d’assurer la sécurité personnelle et financière » de ses employés et de leurs familles, ce qu’il fait « en étroite collaboration avec les autorités chinoises », selon le communiqué.

Adidas compte en Chine 500 magasins exploités en propre et un réseau d’environ 11.500 franchisés.

Le concurrent allemand Puma a lui indiqué mercredi que ses opérations commerciales en Chine étaient « gravement touchées par les mesures de sécurité et les restrictions gouvernementales », dans un communiqué en marge de ses résultats annuels.

« Plus de la moitié de nos propres magasins de détail et ceux de nos partenaires sont temporairement fermés en raison de décisions des autorités locales », précise l’équipementier.

D’autres marchés, notamment en Asie, souffrent de « l’absence de touristes chinois », ajoute Puma, qui n’est pas en mesure pour le moment de prédire « l’impact exact » du virus sur ses activités.

Leur rival américain Nike avait dit plus tôt dans le mois s’attendre à court terme à un « impact important » sur l’activité en Chine, où il a aussi dû fermer des magasins.

09h54: Le point sur ce que l'on sait ce matin

Des passagers du Diamond Princess ont commencé à quitter mercredi au Japon le paquebot où ont été constatés plus de 540 cas de contamination au nouveau coronavirus qui a fait plus de 2.000 morts en Chine.

Quelque 500 passagers ne présentant pas de symptômes, dont les tests se sont révélés négatifs et qui n’ont pas eu de contact avec des personnes porteuses du virus, devaient débarquer pendant la journée, après 14 jours de quarantaine au Japon, selon le ministère japonais de la Santé.

«Je suis soulagé (...). Je veux me reposer», a lancé aux journalistes un Japonais de 77 ans, disant se diriger vers les transports en commun. Et la vie à bord? «C’était confortable (...) je vais bien», a-t-il simplement dit.

Un grand nombre de bus de la ville de Yokohama blancs à pois jaunes ainsi qu’une douzaine de taxis attendaient pour emmener vers leurs destinations respectives les croisiéristes, dont beaucoup roulaient derrière eux leurs bagages.

Certains prenaient le temps de se tourner vers l’immense navire pour faire un dernier signe de la main à ceux restés à bord, lesquels répondaient par grands gestes depuis leurs balcons.

Ce bateau de croisière, à quai à Yokohama dans la banlieue de Tokyo, a vu depuis début février le nombre de personnes contaminées répertoriées se multiplier et est le foyer le plus important du virus hors de Chine. Les porteurs étaient au moins 542 mardi, plaçant le Japon sous le feu des critiques sur la gestion de la quarantaine.

En Chine, d’où est parti le virus, le bilan dépasse 2.000 morts avec plus de 74.000 personnes infectées.

Les 3.711 personnes originaires de 56 pays initialement à bord du Diamond Princess ont vu une croisière de rêve en Asie tourner au cauchemar, entre la peur de contracter une pneumonie virale meurtrière et un ennui sans fin confinés dans une cabine, pour certains sans fenêtre avec juste une petite promenade sur le pont.

«Une dernière fois, toute notre reconnaissance à l’équipage et au capitaine pour leur incroyable attention (...) pendant cette crise épique (...). Nous sommes impatients de vous revoir un jour à bord», a tweeté Yardley Wong, confinée avec son fils âgé de six ans.

Les personnes sans symptôme et dont le test est négatif ont reçu un certificat officiel indiquant qu’elles ne constituent «aucun risque d’infection au nouveau coronavirus, ladite personne ne présentant pas non plus de symptômes au moment de l’inspection».

Le passager britannique David Abel, sorte de célébrité avec ses messages vidéo pleins d’entrain au début de la quarantaine, résumait l’état d’esprit à bord.

«C’est l’inconnu qui est le plus dur et qui commence à nous affecter mentalement», avait-il dit mardi. Il avait annoncé plus tard que le test de son épouse Sally s’était avéré positif.

En dehors de la province chinoise du Hubei (centre), «cette épidémie touche une très petite proportion de la population», avait déclaré lundi le Dr Michael Ryan, directeur des urgences de l’OMS.

La Chine a annoncé mercredi 1.749 nouvelles infections, le nombre le plus bas de cas supplémentaires ce mois-ci.

Quelque 900 cas ont été constatés ailleurs à travers le monde avec cinq décès en France, au Japon, aux Philippines, à Taïwan et à Hong Kong.

Sur les douze cas confirmés d’infection en France, seules quatre personnes restaient hospitalisées mardi. Un troisième cas positif a en revanche été diagnostiqué parmi les quatre ressortissants français à bord du Diamond Princess. Les trois autres passagers français, dont l’un de 80 ans, sont hospitalisés au Japon.

Les dizaines de nouveaux cas constatés à bord chaque jour ont soulevé des questions sur l’efficacité de la quarantaine imposée au cours de laquelle les passagers étaient autorisés à se promener en petits groupes sur le pont avec des masques, tandis que le personnel de bord passait de cabine en cabine pour distribuer les repas.

Plusieurs pays ont décidé d’envoyer des avions pour rapatrier leurs ressortissants sans plus attendre.

La première de ces évacuations était celle de plus de 300 Américains dimanche par avion. Plus de 100 Américains demeurent encore sur le Diamond Princess.

La Corée du Sud a affrété un appareil et rapatrié six de ses ressortissants. Le Canada prévoit l’évacuation d’ici la fin de la semaine des Canadiens aux tests négatifs. Sur les 256 Canadiens à bord, 43 ont été confirmés porteurs du virus. Le Royaume-Uni, Hong Kong et l’Australie sont parmi les pays et territoires s’étant engagés à rapatrier leurs ressortissants.

Quant à l’équipage, il entamera une quarantaine une fois le dernier passager sorti.

06h32: Le bilan de l'épidémie de coronavirus dépasse ce matin, pour la première fois les 2.000 morts, mais l'OMS a mis en garde contre toute mesure disproportionnée, citant une étude montrant que plus de 80% des patients souffraient d'une forme bénigne de la maladie. Le nombre de contaminations en Chine continentale a atteint mercredi 74.185, soit 1.749 de plus que la veille, la plus faible hausse en un mois.

Ailleurs dans le monde, environ 900 personnes contaminées ont été recensées dans une trentaine de pays. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) se veut rassurante: hors de la province centrale du Hubei, épicentre de l'épidémie, la maladie "touche une très petite proportion de la population", avec un taux de mortalité d'environ 2%.

Les dernières semaines ont vu de multiples annulations de rendez-vous professionnels (congrès mondial des télécoms de Barcelone), de compétitions sportives (Grand prix de F1 à Shanghai), et la suspension d'innombrables liaisons aériennes à destination de la Chine.

Citant une étude du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies portant sur plus de 72.000 personnes, le directeur de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné lundi que plus de 80% des patients souffraient d'une forme bénigne de la maladie. Toujours selon cette enquête, jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité du Covid-19 reste très bas, à 0,2%, puis s'élève progressivement avec l'âge. 

05h23: Le principal foyer de contamination hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine début février près de Tokyo avec plus de 3.700 passagers à bord. La contagion s'étend désormais à 542 personnes, selon le dernier bilan annoncé mardi par le Japon - soit 88 cas de plus que la veille. En théorie, la période de quarantaine débutée le 5 février s'achève mercredi. Mais sans attendre, les Etats-Unis ont déjà rapatrié leur ressortissants pour les placer en quarantaine dans leur pays. Et un responsable japonais a annoncé mardi qu'environ 500 passagers allaient quitter le paquebot mercredi, après avoir reçu des résultats négatifs de tests au nouveau coronavirus.

Le directeur de l'OMS a cependant estimé lundi qu'il n'était pas nécessaire de suspendre l'ensemble des croisières dans le monde, se disant opposé à toute "mesure de portée générale" face au coronavirus. "Les mesures doivent être proportionnées à la situation, prises sur la base de preuves et d'éléments de santé publique", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que "le risque zéro n'existe pas".

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