louvre L’architecte mondialement reconnu Frank Gehry s’est éteint à l’âge de 96 ans, dans sa maison de Santa Monica, en Californie. Avec lui disparaît l’un des derniers géants de l’architecture contemporaine, un créateur visionnaire qui a redéfini notre rapport aux bâtiments et à la ville.
Né en 1929 à Toronto, Frank Owen Goldberg – de son nom de naissance – avait très tôt manifesté un goût pour les formes libres et les matériaux bruts. Après avoir étudié aux États-Unis, il débute une carrière d’abord marquée par le fonctionnalisme, avant de rompre avec les codes traditionnels pour imposer un style totalement inédit. Gehry refusait l’idée d’une architecture figée. Pour lui, les bâtiments devaient être des œuvres vivantes, capables de provoquer une émotion.
Il a ainsi imaginé des constructions aux courbes audacieuses, aux façades éclatantes, avec une approche sculpturale qui a bouleversé les critères esthétiques du XXe siècle.
Sa création la plus emblématique reste le musée Guggenheim de Bilbao, devenu presque instantanément une icône mondiale.
Cet édifice, avec ses volumes torsadés, a transformé le paysage urbain et contribué à l’essor économique de toute une région, un phénomène que l’on a ensuite appelé “l’effet Bilbao”.
Gehry a également marqué durablement Los Angeles, sa ville d’adoption, avec le Walt Disney Concert Hall, un bâtiment spectaculaire en acier brossé dont les reflets et les lignes évoquent un mouvement perpétuel.
En France, on lui doit notamment la Fondation Louis Vuitton à Paris, véritable vaisseau de verre et de voiles blanches posé au cœur du bois de Boulogne. Au fil de sa carrière, Frank Gehry a reçu les plus hautes distinctions internationales et s’est imposé comme une référence incontournable pour plusieurs générations d’architectes.
Son style, qualifié de déconstructiviste, a souvent divisé : certains l’admiraient pour sa liberté absolue, d’autres critiquaient une architecture jugée trop spectaculaire et coûteuse. Mais pour le grand public, ses bâtiments sont devenus des repères, des images fortes, des attractions aimées et photographiées par des millions de visiteurs dans le monde.
Jusqu’à ses dernières années, Frank Gehry a continué à travailler, à dessiner, à imaginer de nouveaux projets. Il affirmait qu’il ne “savait pas s’arrêter”, tant l’architecture était pour lui une respiration, une passion vitale.
Sa disparition laisse un vide immense. Son héritage, lui, est partout : dans les villes qu’il a transformées, dans les rêves d’architectes qu’il a inspirés, dans cette conviction que l’audace peut, elle aussi, créer du beau. Frank Gehry restera comme l’homme qui a donné du mouvement aux bâtiments et de l’émotion au béton.
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