paris Le patron de presse sénégalais Madiambal Diagne, critique du pouvoir de son pays, sera fixé le 25 novembre sur la demande d'extradition dont est saisie la justice française, ont indiqué ses avocats à l'issue d'une audience à Versailles.
"Il appartient aux autorités françaises de refuser la demande d'extradition lorsqu'elles sont motivées par des considérations politiques, c'est le cas en l'occurrence", a argué un de ses conseils, Me Vincent Brengarth, après l'audience à huis clos devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles. Quelques dizaines de membres de la diaspora sénégalaise sont venus assister à l'audience et apporter leur soutien à M. Diagne, homme d'affaires et patron de presse du groupe Avenir Communication qui édite le journal sénégalais Le Quotidien. "C'est une cabale politique", a estimé Me Ousmane Thiam, un autre de ses avocats.
M. Diagne a de son côté dénoncé une "persécution" contre sa personne et une volonté de la part des nouvelles autorités sénégalaises de le priver de sa liberté afin de le "réduire au silence". "C'est un dossier fabriqué", a-t-il affirmé devant des journalistes en wolof. Les autorités sénégalaises avaient émis en septembre un mandat d'arrêt international contre Madiambal Diagne, qui avait fui le pays malgré une interdiction de sortie du territoire. Il avait été précédemment convoqué par la Division des investigations criminelles (Dic) dans le cadre d'une enquête portant sur de présumées transactions financières suspectes.
Après son départ du territoire sénégalais, le journaliste avait publié un message sur X, révélant se trouver en France et vouloir "préparer (sa) défense". Dans le même post, il avait assuré revenir "dans quelques jours pour faire face à ses responsabilités". Deux journalistes sénégalais avaient été arrêtés fin octobre au Sénégal pour avoir interviewé M. Diagne alors qu'il se trouvait en France. Ils ont depuis été libérés.
Ces arrestations ont suscité de vives protestations au Sénégal parmi les représentants de la presse et au sein de la classe politique. Plusieurs organisations représentant des médias sénégalais ont annoncé le 29 octobre la création d'un Front pour la défense de la liberté de la presse.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?