L'hebdomadaire Marianne annonce la nomination d'Aurélien Viers, venu de La Provence, au poste de directeur délégué de la rédaction, dans un contexte de tensions entre journalistes et directrice de la rédaction

L'hebdomadaire Marianne a annoncé dans un communiqué la nomination d'Aurélien Viers, venu de La Provence, au poste de directeur délégué de la rédaction, dans un contexte de tensions entre les journalistes et la directrice de la rédaction Ève Szeftel.

En septembre, les journalistes de Marianne avaient voté une motion de défiance contre Ève Szeftel, nommée en janvier, à qui ils reprochaient notamment "des prises de position dénaturant l'identité profonde du titre", ce dont elle s'est défendue.

Les journalistes dénonçaient aussi "des manquements graves et répétés à l'éthique journalistique, spécialement concernant la couverture du conflit israélo-palestinien" ainsi qu'"un management brutal" et "des compétences insuffisantes".

Aurélien Viers, nommé directeur délégué de la rédaction dans ce contexte tendu, "apportera à Marianne son expertise dans le numérique et la vidéo", selon le communiqué. Il avait dirigé le pôle vidéo du Parisien avant d'être nommé directeur de la rédaction de La Provence en 2023.

Autre nomination annoncée: celle du journaliste et ancien directeur adjoint de la rédaction de France 24, Ahmed El Keiy, qui devient rédacteur en chef du service Monde "afin de renforcer la couverture internationale de Marianne dans un contexte géopolitique en pleine mutation".

"Marianne est un journal républicain, engagé, non militant. Ces nominations (...) traduisent notre volonté de consolider la rédaction avec deux profils expérimentés et indépendants, toujours dans un esprit d'exigence et de pluralisme", a commenté Ève Szeftel, citée dans le communiqué.

Contrôlé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, CMI France (Elle, Franc-Tireur, la nouvelle chaîne T18...) avait échoué à deux reprises en 2024 à vendre Marianne au milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin et à l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc. CMI France s'est par la suite engagé à conserver le titre et à "maintenir" un magazine "qui défende les valeurs républicaines, sociales et laïques", avec une nouvelle direction aux manettes. Le journaliste Frédéric Taddeï a remplacé depuis mars Natacha Polony à sa tête, et Ève Szeftel, venue de Libération et ancienne de l'AFP, avait été recrutée début janvier comme directrice de la rédaction.