Révolution à la télé américaine : La journaliste Bari Weiss, figure du journalisme anti-woke, a été nommée rédactrice en chef de CBS News

C'est une révolution à la télé américaine. La journaliste américaine Bari Weiss, figure du journalisme anti-woke a été nommée rédactrice en chef de CBS News, a annoncé lundi Paramount, propriétaire de ce pilier de l'information aux Etats-Unis.

Dans un communiqué, le PDG de Paramount David Ellison se félicite de l'arrivée d'une "défenseure reconnue d'un journalisme indépendant, fondé sur des principes", à même d'insuffler "une nouvelle énergie à CBS News". Bari Weiss avait brutalement quitté le New York Times en 2020 en fustigeant le "tribalisme" de la rédaction du grand journal de centre-gauche, qu'elle estimait coincé dans une posture progressiste lui interdisant de comprendre le pays.

Elle a depuis transformé ce qui était une simple newsletter en un média en ligne, The Free Press, qui a connu une très forte croissance, avec aujourd'hui 1,5 millions d'abonnés, dont 170.000 payants. Paramount a annoncé avoir également racheté ce média, pour une somme qui n'a pas été dévoilée.

Critique sur certains points de l'idéologie woke, Bari Weiss n'est pas pour autant une figure de la droite trumpiste.

Lesbienne assumée, pro-avortement, favorable au mariage entre personnes du même sexe... ses positions n'en font pas une porte-voix de la sphère MAGA. Sa nomination survient sur fond de bras de fer entre le président américain et les grands médias du pays qu'il juge hostiles, notamment CBS.

Fin juillet, le régulateur des communications américain (FCC) avait donné son accord au rachat de Paramount par la société de production Skydance moyennant des changements de ligne éditoriale au sein de CBS, une condition très atypique.

La FCC avait notamment obtenu de Skydance la promesse d'adopter au sein de la chaîne "des mesures de nature à corriger les biais qui ont sapé la confiance (du public) dans les médias nationaux".

Un peu plus tôt, CBS s'était également engagée à débourser 16 millions de dollars pour clore une procédure judiciaire lancée par Donald Trump, qui l'accusait d'avoir modifié de façon trompeuse une interview de sa rivale démocrate à l'élection présidentielle de 2024, Kamala Harris.

Un accord qualifié de "bon gros pot-de-vin" à l'antenne par l'animateur du "Late Show" de la chaîne, Stephen Colbert, féroce critique du président. Quelques jours plus tard, il apprenait que son émission ne serait pas reconduite après la saison 2025/26.