16:31

Vive colère de la mairie de Paris et de commerçants de la capitale après l'annonce de l’ouverture de points de vente de la plateforme Shein au BHV et aux Galeries Lafayette

L'adjoint à la mairie de Paris chargé du commerce a demandé à la Société des grands magasins (SGM) de "reconsidérer" le partenariat avec le groupe asiatique Shein qui doit conduire à l'ouverture progressive à partir de novembre de points de vente pérennes au BHV Marais et dans des Galeries Lafayette en province.

"Associer" l'image du BHV Marais, incarnant "la qualité du commerce parisien" à "une multinationale de l'ultra fast fashion revient à cautionner un modèle fondé sur l'exploitation sociale, l'opacité des chaînes d'approvisionnement et une pollution textile massive", a écrit Nicolas Bonnet Oulaldj à la SGM.

Avant l'annonce de l'ouverture de ces magasins Shein, "j'ai essayé de joindre à plusieurs reprises l'adjoint au commerce" à la mairie de Paris, "mais n'ai pas eu d'échanges avec lui pour le moment", a rétorqué auprès de l'AFP le président de la SGM, Frédéric Merlin, qui affirme que la maire de Paris Anne Hidalgo "est une alliée" dans ce projet.

"Je ne fais pas de politique, je me bats pour faire vivre le commerce en centre-ville", a poursuivi M. Merlin, qui a vanté un "changement de modèle" pour la marque asiatique. "Tout ce qu'on reprochait à Shein ne sera donc plus valable", a estimé M. Merlin.

Ne vendant jusqu'alors ses produits qu'en ligne ou via des boutiques éphémères, le mastodonte de la mode à prix discount est accusé de contourner les règles du marché européen en l'inondant de petits colis difficilement contrôlables par les douanes et contenant des articles non conformes.

"On impose aux industriels français des normes environnementales et sanitaires strictes, mais on déroule le tapis rouge à une marchandise qui n'y est pas soumise", s'est agacé jeudi auprès de l'AFP le président d'Origine France Garantie, Gilles Attaf.

Shein "ne peut pas être le sauveur d'un secteur qu'il a contribué à affaiblir", a réagi l'Alliance du Commerce.

Son implantation, annoncée mercredi, "ne peut être interprétée comme un simple fait commercial" puisque cela lui confère "une forme de reconnaissance, alors même que son fonctionnement est contraire aux efforts de transformation du secteur", a critiqué dans un communiqué cet organisme qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l'habillement et de la chaussure.

La Confédération des commerçants de France a, elle, exigé "un contrôle immédiat" par la Répression des fraudes "des promotions et pratiques commerciales de Shein dans ses corners BHV/Galeries Lafayette" et "des sanctions exemplaires en cas d'infractions constatées".

Le groupe Galeries Lafayette, qui n'est plus l'exploitant des établissements concernés en province détenus par la SGM, avait exprimé mercredi son "profond désaccord" avec la décision de SGM, annonçant « refuser l’installation » de la marque asiatique dans les cinq magasins affiliés concernés. Il dénonce « le positionnement » et « les pratiques de cette marque d’"ultra fast fashion" » en « contradiction avec (son) offre et (ses) valeurs ». Il estime que le projet « est également contraire aux conditions contractuelles d’affiliation » qui le lient à SGM.

Si « les affiliés ont une latitude d’action pour choisir les marques qu’ils veulent vendre dans leurs magasins », ces marques doivent correspondre au « positionnement premium des Galeries Lafayette », ce qui n’est pas le cas de Shein, explique à l’AFP une source proche du dossier.

 

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de bruno.13
2/octobre/2025 - 19h14

Paris va devenir une grand friperie. La Fédération des Enseignes de l'Habillement devrait exclure la SGM comme cela a été le cas pour Pimkie. 

Portrait de JB62000
2/octobre/2025 - 16h48 - depuis l'application mobile

Mme Hidalgo est colère, elle ne pourra pas y faire ses emplettes