Frédéric Haziza, journaliste à Radio J, a porté plainte contre Jean-Luc Mélenchon qui l'avait mis en cause lors des universités d'été du parti La France insoumise

Frédéric Haziza, journaliste à Radio J, une des radios de la communauté juive, a indiqué dimanche avoir porté plainte contre le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, qui l'avait mis en cause lors des universités d'été du parti. Radio J avait condamné "fermement" il y a une semaine des "mises en cause inacceptables" de son journaliste.

Au cours d'un discours, prononcé dans la Drôme le 22 août, le leader de LFI s'en était pris nommément à Frédéric Haziza qu'il avait accusé d'interroger "toutes les personnes qui passent en disant +pas vrai que Mélenchon est antisémite ?+". "Et vous avez en face des gens mourant de peur de je ne sais quelle inquisition qui se mettent à dire +oui, oui+", avait-il ajouté.

"En le nommant publiquement, dans le contexte des attaques antisémites qui se multiplient en France, Jean-Luc Mélenchon met intentionnellement une cible dans le dos de Frédéric Haziza et de Radio J", avait estimé la radio dans un communiqué. M. Haziza a déposé une plainte cette semaine pour "doxing" (pratique consistant à dévoiler des informations privées, ce qui fait courir un risque à la personne), selon la copie consultée par l'AFP. Sollicité par l'AFP, LFI n'avait pas réagi à ce stade. Le journaliste présente chaque week-end depuis 38 ans sur Radio J des interviews de personnalités politiques.

Les universités d'été de LFI ont été marquées par les vives protestations des médias et des reporters sur place après le refus opposé par le mouvement de gauche radicale à la demande d'accréditation d'un journaliste du Monde. Celui-ci, Oliver Pérou, a co-écrit un livre, La Meute (Flammarion), très critique du fonctionnement de LFI.

Radio J avait déjà protesté en juin après une précédente mise en cause de Frédéric Haziza par Jean-Luc Mélenchon. Dans un de ses meetings, celui-ci l'avait accusé de propager à l'Assemblée nationale les "arguments de l'ambassade" d'Israël et avait affirmé sans plus de précisions qu'il bénéficiait d'"un soutien inconditionnel".