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Le tribunal judiciaire de Strasbourg condamne les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA) à indemniser la famille d'un salarié du journal qui s'est suicidé en 2019

Le tribunal judiciaire de Strasbourg a condamné les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA) à indemniser la famille d'un salarié du journal qui s'est suicidé en 2019, selon un jugement consulté par l'AFP.

Régis Guhl, technicien de maintenance de 43 ans, s'était donné la mort le 5 décembre 2019 en se jetant du toit du siège des DNA, dans le centre de Strasbourg.

Dans son jugement de première instance, daté du 2 juillet, le tribunal judiciaire "dit que l'accident du travail (...) est dû à une faute inexcusable" de son employeur et condamne le quotidien régional à verser 30.000 euros au titre du préjudice moral à sa compagne et la même somme pour sa fille, qui avait quatre ans en 2019. Le groupe Ebra, auquel appartient le quotidien régional, était alors en pleine restructuration, avec des suppressions de postes et un rapprochement entre les DNA et L'Alsace, un autre journal du groupe propriété du Crédit mutuel.

Le Comité hygiène, sécurité et conditions de travail de l'entreprise avait averti, six mois avant le drame, de "dangers graves de risques psychosociaux pour tous les salariés", sans que le titre de presse ne prenne de mesures pour y remédier, relève la juge. Moins d'un an plus tard, en novembre 2020, un second salarié des DNA avait mis fin à ses jours. "La famille est évidemment soulagée de cette reconnaissance judiciaire, et angoissée à l'idée qu'il y ait un appel et que la procédure reparte pour trois ans", a réagi auprès de l'AFP l'avocate des proches du défunt, Angélique Cové.

"Quand une entreprise a dysfonctionné à ce point-là, qu'il est reconnu en justice qu'il faudrait qu'elle s'amende, (...) il serait peut-être temps de prendre la leçon", a réagi Marie-Sophie Kormann, déléguée syndicale du Syndicat national des journalistes (SNJ). Le directeur général des DNA, Laurent Couronne, a renvoyé vers le groupe Ebra, qui n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP.

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Vos réactions

Portrait de Touché01
9/juillet/2025 - 15h16

 "La famille est (...) angoissée à l'idée qu'il y ait un appel et que la procédure reparte pour trois ans"

Appel, puis cassation puis peut-être à nouveau cour d'appel de renvoi ...

Et heureusement, car si maintenant le suicide permet grâce à cette jurisprudence de 1ere instance, d'obtenir pour sa famille des dizaines de milliers d'euros, cela pourrait créer un appel d'air incontrôlable.