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Une lanceuse d’alerte qui accuse l’ancien Premier ministre et maire du Havre Edouard Philippe de détournement de fonds publics saisit un juge d’instruction

Une lanceuse d’alerte a déposé une plainte avec constitution de partie civile à Paris afin qu’un juge d’instruction enquête sur les faits de détournement de fonds et de favoritisme dont elle accuse l’ancien Premier ministre et maire (Horizons) du Havre Edouard Philippe, qui conteste.

La plainte a été déposée vendredi pour harcèlement moral, détournement de fonds publics, favoritisme, prise illégale d’intérêt et concussion, a annoncé son avocat Me Jérôme Karsenti à l’AFP, France Inter et Le Monde.

Sont également visées Stéphanie de Bazelaire, adjointe chargée de l’innovation et du numérique ainsi que Claire-Sophie Tasias, directrice générale des services de la communauté urbaine du Havre Seine Métropole.

« Je réfute toutes les accusations d’illégalités formulées contre moi », a réagi auprès de l’AFP Edouard Philippe, précisant avoir « déjà eu l’occasion de répondre aux questions » du parquet national financier (PNF).

Avec cette nouvelle plainte « pour les mêmes faits, et en choisissant semble-t-il d’en évoquer d’autres, la plaignante poursuit sa triste vendetta, qui n’a rien à voir avec le cri d’une lanceuse d’alerte mais tout à voir avec l’insatisfaction d’une haute fonctionnaire dont le contrat n’a pas été renouvelé », a ajouté l’ancien Premier ministre.

Les soupçons portent sur une convention d’objectifs pluriannuelle pour l’animation de la Cité numérique du Havre signée en juillet 2020 par Edouard Philippe, président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, et Stéphanie de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l’association LH French Tech.

LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d’intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d’un service d’intérêt économique général (SIEG).

L’association, seule candidate, devait toucher 2,154 millions d’euros de compensation de service public pour mener des projets.

Le conflit d’intérêt « semble absolument évident », considère auprès des trois médias Judith -le prénom a été modifié, ndlr-, directrice générale adjointe à la communauté urbaine de septembre 2020 à avril 2023.

« C’est le maire et son adjointe qui », en tant que présidente de l’association, « va avoir la main sur des sommes considérables » pour « des activités qui peuvent concerner ses fonctions à la ville », dit-elle.

Sur le moment, elle s’étonne qu’Edouard Philippe, conseiller d’Etat, n’ait pas suspecté d’irrégularités. Elle découvrira plus tard que les services juridiques avaient alerté en vain sur un possible favoritisme.

Judith avait dénoncé ces faits en septembre 2023 auprès du PNF, qui a ouvert une enquête et mené des perquisitions en avril 2024.

« Beaucoup de temps est passé depuis les dernières évolutions. (...) J’ai l’impression que l’affaire n’avance pas. Je continue à subir les conséquences de mon alerte alors que je n’ai fait que mon devoir », estime la plaignante.

 

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Voila ça commence.

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