
Professionnels et politiques sont vent debout contre la suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, dispositif que le gouvernement prévoit de changer pour mieux gérer l’augmentation des demandes et des tentatives de fraudes.
La ministre chargée du Logement Valérie Létard a précisé jeudi sur France Inter une fermeture « d’ici le 1er juillet » du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels. Le gouvernement avait confirmé la suspension du dispositif mercredi.
Elle a aussi indiquer vouloir « changer les règles » du dispositif applicable à l’issue de la suspension et réfléchir à un moyen de « rythmer la consommation de l’enveloppe (budgétaire, NDLR) au fur et à mesure » de l’année. Mme Létard réunira la filière du secteur « d’ici dix jours ».
Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer ce guichet « injustifiable, inqualifiable », risquant de mettre « sur le carreau 100.000 salariés du secteur ».
La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour « décider des mesures à prendre », indique Olivier Salleron à l’AFP. « Ca va gronder », ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des « lieux stratégiques » étant envisagés.
Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir « un mouvement » afin de « réagir fortement et dire notre mécontentement », selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo.
La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron. « Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire », gronde-t-il.
Colère identique chez les fabricants de pompes à chaleur ou chauffe-eau dont certains « suspendent » déjà leurs décisions d’investissement dans des agrandissements d’usine, souligne Teoman Bakoglu, délégué-général adjoint de la FIEEC qui regroupe les industries électriques, électroniques et de communication. « S’il n’y a plus de carnet de commandes, les usines s’arrêtent » a-t-il dit à l’AFP.
Dans un communiqué commun, 19 organisations professionnelles de la rénovation énergétique expriment leur « stupéfaction » et leurs « inquiétudes » quant aux « milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés ».
Vos réactions
Encore une fois trop d'abus entrainent la suppression de cette aide.
Ces aides sont un gaspillage d'argent. Mieux vaudrait aider les professionnels en diminuant leurs charges et les tracasseries administratives.
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