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Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis six mois, a reçu une récompense littéraire rendant hommage à un écrivain qui "continue de faire entendre une parole libre"

Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis six mois, a reçu mercredi le prix mondial Cino del Duca, récompense littéraire française rendant hommage à « la force d’un écrivain qui (...) continue de faire entendre une parole libre ».

Récompensé pour l’ensemble de son oeuvre, Boualem Sansal rejoint au palmarès des auteurs comme Andreï Sakharov, Léopold Sédar Senghor, Jorge Luis Borges ou Milan Kundera. Kamel Daoud avait également obtenu ce prix en 2019.

Doté de 200.000 euros par la Fondation Simone et Cino Del Duca (un éditeur de presse franco-italien), ce prix « rend hommage à la force d’un écrivain qui, par-delà les frontières et les censures, continue de faire entendre une parole libre, profondément humaniste et résolument nécessaire », a indiqué le jury dans un communiqué.

Le principe du prix, créé en 1969, est de « couronner la carrière d’un auteur français ou étranger dont l’oeuvre constitue, sous forme scientifique ou littéraire, un message d’humanisme moderne ».

Boualem Sansal, écrivain franco-algérien âgé de 80 ans, est en détention depuis son arrestation mi-novembre à l’aéroport d’Alger.

Il a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Un procès en appel est prévu le 24 juin.

L’écrivain est l’objet d’une lutte diplomatique entre l’Algérie et la France. Alger estime que la justice a suivi son cours normal, tandis que Paris appelle à un « geste d’humanité » envers un homme atteint d’un cancer.

L’Algérie et la France traversent depuis l’été 2024 une crise diplomatique considérée comme l’une des plus graves depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Elle est marquée par le gel de toutes les coopérations entre les deux pays, et dernièrement par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre.

 

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Vos réactions

Portrait de onluidira
21/mai/2025 - 17h57

Un homme libre dans sa tête, mais qui va sans doute mourir en prison, faute des soutiens et des actions nécessaires pour le libérer !

Portrait de MICMAH458
21/mai/2025 - 16h39

Le gouvernement français (macron, bayrou, barrot et consorts) n'est pas foutu de faire pression pour le libérer mais, consolation non négligeable, ce pauvre homme prisonnier d'un chantage politique entre les deux pays, est récompensé par un prix littéraire.  Il doit être fou de joie aux fins fonds de sa cellule.  Et cela en dit long sur le fait que la parole de la France et de ses représentants ne vaut plus grand chose, et qu'en tout cas on ne fait plus peur à personne.