jean-michel aphatie La justice a déclaré la régie publicitaire ferroviaire MediaTransports fautive d'avoir refusé la campagne d'affichage du livre de Jordan Bardella, "Ce que je cherche", publié par les éditions Fayard, a appris mercredi l'AFP.
Le tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce) de Paris a conclu à une "inexécution fautive du contrat" de diffusion publicitaire pour le livre du président du Rassemblement national, estimant que si les gares doivent "respecter une neutralité politique", "les contraintes" qui pouvaient émaner d'une campagne d'un homme politique étaient connues, selon un jugement rendu mardi et consulté par l'AFP. MediaTransports, qui exploite les panneaux publicitaires pour le compte de la RATP et Gares et Connexions (filiale de la SNCF), avait justifié la rupture du contrat par la nature du livre.
Mais, à l'exception du visuel, "tous les autres éléments de cette campagne, en particulier le nom de l'auteur et le contexte dans lequel ce livre était publié étaient connus des signataires du contrat" en octobre 2024, a également estimé le tribunal.
En exclusivité, maitre Sarah Saldmann, l'avocate des éditions Fayard, était l'invitée de "Morandini Live" sur CNews (voir vidéo ci-dessus).
"On avait un argument très simple : un contrat avait été conclu entre Fayard et MediaTransports. Ils avaient tous les éléments comme l'auteur du livre et le titre. Le visuel était disponible sur le compte Twitter de Jordan Bardella. Ils n'avaient aucun problème puisqu'ils ont signé le contrat", a-t-elle déclaré.
Et d'ajouter : "Le tribunal a reconnu que cette inexécution contractuelle était fautive". "Sur le principe, l’inexécution est fautive. C'est ce que l'on peut retenir", a-t-elle poursuivi en précisant qu'il n'y pas de dommages et intérêts. "Nous avions demandé l'exécution forcée du contrat et non pas la résiliation avec dommages et intérêts".
"Sous la pression de syndicalistes de la SNCF, la régie MediaTransports avait annulé la campagne de promotion de mon livre prévue dans les gares. Le tribunal vient de les désavouer : une belle victoire de la liberté d'expression contre les réflexes totalitaires de la gauche", s'est félicité sur X le patron du RN. "Ce jugement vient renforcer la protection des droits et la liberté d'expression", a déclaré Fayard dans un communiqué.
Le tribunal a toutefois débouté Hachette Livre, maison mère de Fayard, de sa demande d'exécution de la campagne sous peine d'amende et a dit ne pas statuer sur une campagne de substitution, comme avancé par l'éditeur à l'audience.
"Le principe de neutralité politique dans les gares est conforté" et "le tribunal rejette la demande d'exécution de la campagne", a réagi auprès de l'AFP Alexandra Lafay, directrice déléguée communication de MediaTransports, estimant que "la condamnation ne porte que sur la procédure" liée à ce refus. "Ce que je cherche" est le premier livre d'un responsable du Rassemblement national à être publié par une grande maison d'édition.
Fayard est une filiale du numéro un français du livre, Hachette Livre, qui appartient à Lagardère et donc à Vivendi, groupe de Vincent Bolloré. Cette maison d'édition, l'une des plus anciennes de France encore en activité, a porté à sa tête en juin Lise Boëll, éditrice qui a fait du polémiste d'extrême droite et journaliste du Figaro Éric Zemmour un auteur à succès dans les années 2010.
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Sous la pression de syndicalistes de la SNCF, la régie MediaTransports avait annulé la campagne de promotion de mon livre prévue dans les gares.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) April 9, 2025
Le tribunal vient de les désavouer : une belle victoire de la liberté d'expression contre les réflexes totalitaires de la gauche.
Vos réactions
Le mal est fait, ce n'est que du service après-vente pour briser la vague de contestation.
D'accord avec vous. Les juges gauchistes font semblant pour faire diversion et éteindre la polémique.
De toute façon, cette censure de MediaTransports a finalement fait l'effet contraire, et aura été l'occasion d'une excellent promotion pour la vente de ce livre. C'est bien dommage qu'il n'y ait pas de dommages et intérêts, car j'aurais voulu que le montant eût été lourd et significatif, juste pour montrer que cette Régie publicitaire n'avait pas à faire de politique. Interdire quelque chose qui ne leur plait pas est effectivement hors la Loi, et les syndicalistes de la SNCF qui, une fois de plus et encore eux, avaient menacé de faire grève dans le cas d'une campagne d'affichage, prouvent d'abord qu'ils n'y connaissent rien en Droit, qu'ils ne respectent donc pas les dispositions qui existent, et que donc ils ne font pas ce qu'ils veulent, fort heureusement. Et j'aime beaucoup l'humour et l'idée de Touché01 d'obliger les fonctionnaires d'acheter le livre, de le lire et d'en faire un résumé de 2 pages, mais ça ce ne sera pas à la portée de tout ce petit monde.
Comme condamnation chaque agent de la sncf devrait avoir l'obligation d'acheter ce livre sur ses deniers personnels
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