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            lyon          Les Français détenus en Iran, que Paris qualifie d’« otages », sont en train de « mourir à petit feu », a alerté mercredi Noémie Kohler, la soeur de l’une des détenues, témoignant une nouvelle fois des « conditions inhumaines » de leur détention.
Officiellement, trois Français sont toujours détenus en Iran, Cécile Kohler, Jacques Paris et Olivier Grondeau, emprisonnés depuis 2022.
Entendue par la commission des Affaires étrangères du Sénat, Mme Kohler s’est dite particulièrement inquiète pour Jacques Paris, le compagnon de sa soeur Cécile Kohler. Le couple, arrêté en mai 2022, est accusé d’« espionnage », et détenu dans la sinistre « section 209 » de la prison d’Evin, où les prisonniers sont à l’isolement.
« Jacques Paris est sans doute celui des trois otages sur lequel s’abat l’acharnement le plus dur. Il a 71 ans, dort sur des couvertures, n’a reçu que 8 livres depuis le début de sa détention », a raconté Noémie Kohler, qui a pu le voir ainsi que sa soeur lors d’un appel en visio le 19 février.
« J’ai été particulièrement choquée par son visage creusé. Ca me hante », a dit la jeune femme, expliquant que les geôliers faisaient miroiter des négociations et une prochaine libération aux détenus, exerçant ainsi une « véritable torture psychologique ».
« Quant à ma soeur, elle s’est autorisée pour la première fois à exprimer son désespoir. Elle nous a dit "je me suis battue, mais je n’ai plus la force, c’est trop dur, c’est trop long, on ne sortira jamais" », a raconté Mme Kohler. « Ils sont en train de mourir à petit feu », a-t-elle lancé, et « nous sommes impuissants, les autorités françaises sont impuissantes ».
Egalement auditionnée, Thérèse Grondeau, la mère d’Olivier Grondeau dont le nom a récemment été médiatisé, a dit que son fils était sorti « démoli psychologiquement » de ses 10 semaines de garde à vue après son arrestation. Détenu à Evin dans des conditions « normales », « ce qui le hante, c’est combien de ses amis prisonniers il va retrouver le matin, car certains disparaissent et on sait qu’ils vont être exécutés. C’est terrible à vivre », a expliqué Mme Grondeau.
Un ancien otage, Louis Arnaud, libéré en juin 2024 après près de deux ans de détention, a appelé à une « réponse forte et coordonnée au niveau européen » face à la « diplomatie des otages » pratiquée par Téhéran. L’Iran détient plusieurs Européens ou bi-nationaux, qualifiés d’« otages d’Etat » par les chancelleries occidentales.
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