Le désespoir du médecin défiguré à Drancy dans "Morandini Live" après la condamnation de son agresseur : "Je suis ecoeuré ! Hier, si j'avais des médicaments, j'aurais mis fin à mes jours" - VIDEO

Ce matin, le Dr Mohamed Oulmekki était l'invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews. En novembre dernier, ce médecin de Drancy (Seine-Saint-Denis) a été violemment agressé par un patient dans son cabinet. Ce jeudi, son agresseur a été condamné à 3 semaines de travaux d’intérêt général, 1 an d'inéligibilité et 2.000 euros d’amende et interdiction de venir au cabinet du médecin.

"Au tribunal, mon agresseur ne s'est pas excusé. Pendant toute l'audience, il a rigolé. C'est la double peine pour moi. A aucun moment, il ne s'est excusé. En entendant le verdict, j'ai été écœuré. La douleur que j'ai subie hier est pire que celle subie quand j'ai eu le nez cassé", a-t-il débuté avec les larmes aux yeux.

Et d'ajouter : "Le verdict qui a été donné, c'est vraiment légitimer la violence aux médecins et aux soignants. La sanction, c'est pareil que si on avait volé un scooter. Je suis sans voix ! La vie d'un médecin ne vaut rien. Je porte encore les séquelles. Je n'ai plus d'odorat, plus de goût. Je dois refaire un scanner des dents".

"J'aurais voulu une décision qui soit à la hauteur du préjudice subi. Ce n'est pas une question d'argent. Je me suis fait violence pour revenir à mon cabinet. J'avais la peur au ventre de venir retravailler. Je le faisais pour mes patients. Avec la décision d'hier, sincèrement, on va où ? Il aurait fallu qu'il me tue. Même pas 3 jours en sursis... On n'a pas parlé de prison ! Rien. J'espère que le parquet fera appel de cette décision. S'il pense que c'est ça la justice, je n'ai plus rien à dire", a poursuivi le médecin.

A la question de savoir s'il souhaite continuer sa profession, le Dr Mohamed Oulmekki a répondu : "La dernière fois, en novembre, je vous avais dit que je me donnais le temps pour permettre aux patients de retrouver quelqu'un. Mais dans ces conditions, c'est impossible. Je suis ecoeuré !".

"Hier, si j'avais des médicaments sous la main, j'aurais mis fin à mes jours. Je suis ecoeuré, ecoeuré ! Quand on attend un semblant de justice... Trois semaines d'intérêt général : c'est quoi ? C'est ça que ça vaut d'avoir agressé un médecin dans son cabinet ?", a indiqué le médecin.

Ses derniers propos ont fait réagir Jean-Marc Morandini. "Surtout docteur, battez-vous, battez-vous ! Ne baissez pas les bras. Penser au suicide sur une décision de justice, c'est quelque chose qui est terrible. Battez-vous ! C'est grâce à des gens comme vous qu'on peut faire avancer les choses", lui a-t-il adressé.