Les Français connaissent mal leurs droits à l'assurance chômage et la réalité de la situation des demandeurs d'emploi, selon un baromètre annuel publié par l'Unédic.
A peine quatre actifs sur dix sont certains de leurs droits, alors même que 28% "jugent probable de connaître une période de chômage dans les deux prochaines années", un pourcentage en hausse de 4 points sur un an, selon l'enquête réalisée par Elabe en septembre auprès de 4.500 Français, dont 1.500 demandeurs d'emploi.
Ainsi 30% disent être sûrs d'avoir droit à une allocation et 9% sont persuadés du contraire, tandis que la majorité n'a pas de certitude.
La complexité du système d'assurance chômage, qui a connu plusieurs changements ces dernières années, ne facilite pas sa compréhension.
Toutefois, "je ne suis pas certaine que les personnes aient envie de connaître la règle très spécifique jusqu'au bout des ongles, par contre elles veulent savoir si elles sont couvertes ou pas", a déclaré lors d'une présentation de l'étude à la presse la vice-présidente de l'Unédic Patricia Ferrand.
Près de neuf Français sur dix (87%) surestiment la part des demandeurs d'emploi qui sont indemnisés par l'assurance chômage (40% du total), et seuls 6% estiment correctement cette proportion, dans une fourchette de 35% à 45%, selon l'enquête.
Seul un gros tiers des Français (36%) évalue correctement le montant moyen de l'allocation chômage, qui est de 1.035 euros, en choisissant une fourchette comprise entre 900 et 1.099 euros.
Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail, actuellement de 7,4%, est également beaucoup surestimé par les Français qui l'évaluent en moyenne à 15,3%.
L'enquête montre encore que les préjugés à l'encontre des allocations et des chômeurs ont la vie dure.
A 46%, les Français estiment ainsi que les allocations "sont un frein au retour à l'emploi". Mais une fois informés du fait que plus d'un demandeur d'emploi sur deux trouve un travail avant la fin de ses droits, ils ne sont plus que 39% à le penser.
A 47%, ils sont d'avis que la durée des droits est "trop longue". Mais après avoir appris que les allocations sont perçues en moyenne pendant dix mois, ils ne sont plus que 38% de cet avis.
La part des Français (37%) qui pensent que "la plupart des chômeurs fraudent pour toucher des allocations", ne diminue elle que de deux points une fois ceux-ci informés que 60% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés.
Enfin 36% jugent que "les chômeurs sont des assistés", et 32% continuent à penser ainsi après avoir été confrontés à la réalité des chiffres, qui montrent qu'un demandeur d'emploi sur deux a une activité professionnelle.
"Il faut faire de la pédagogie", a résumé le président de l'Unédic Jean-Eudes Tesson devant la presse.
Mais les critiques contre les chômeurs sont minoritaires dans la population, et 60% des Français se disent attachés au modèle français d'assurance chômage, un pourcentage en hausse de trois points par rapport à l'an dernier.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?