
L’agresseur qui avait attaqué au marteau le mari de Nancy Pelosi, l’ancienne cheffe démocrate de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, a été condamné mardi à la prison à perpétuité incompressible par un tribunal de Californie.
David DePape avait déjà écopé de 30 ans de prison à l’issue de son procès fédéral en mai. Cette nouvelle peine, qui s’ajoute à la première, conclut son procès dans l’Etat de Californie, où il était poursuivi pour des chefs d’accusation légèrement différents.
Elle intervient pile une semaine avant une élection présidentielle extrêmement tendue entre Donald Trump et Kamala Harris aux Etats-Unis. M. DePape baignait dans le complotisme en ligne et s’était introduit au domicile du couple à San Francisco en octobre 2022, quelques semaines avant les élections de mi-mandat américaines.
Ce charpentier canadien de 44 ans, ancien militant naturiste, avait fracturé le crâne de Paul Pelosi, après avoir demandé: « Où est Nancy? ». Nancy Pelosi était à l’époque le troisième personnage de l’Etat, en tant que présidente de la Chambre des représentants, et était régulièrement la cible de théories complotistes alimentées par l’extrême droite.
M. DePape avait avoué aux enquêteurs qu’il projetait de « briser les rotules » de l’élue si elle n’avouait pas les « mensonges » du camp démocrate. Paul Pelosi avait réussi à alerter la police, intervenue in extremis. L’agression avait été filmée par la caméra piéton des agents.
Avant sa nouvelle condamnation mardi, M. DePape a lu une longue déclaration complotiste, accusant notamment le gouvernement américain d’avoir organisé lui-même les attentats du 11 septembre 2001, selon le San Francisco Chronicle.
Il s’est aussi insurgé contre les « rituels meurtriers magiques et maléfiques » en Amérique, d’après le journal. Il ne s’est pas excusé envers la famille Pelosi et ses avocats comptent faire appel.
« Bien que certains politiciens aient pris cet incident à la légère et en aient plaisanté pour marquer des points politiques, il s’agit d’une attaque horrible contre l’une de nos dirigeantes, une famille et notre démocratie », a rappelé mardi la procureure de San Francisco, Brooke Jenkins, dans un communiqué.
« Nous devons tous faire notre part pour défendre la justice et l’État de droit », a-t-elle ajouté. L’an dernier, le ministre américain de la Justice Merrick Garland avait brandi sa condamnation fédérale comme un avertissement à ceux qui envisagent de commettre des violences politiques.
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