L'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ), la plus ancienne des principales formations de journalisme en France, fête ses 100 ans par une série d'évènements ouverts au public début novembre

L'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ), la plus ancienne des principales formations de journalisme en France, fête ses 100 ans par une série d'évènements ouverts au public début novembre.

Le 4 novembre 1924, l'ESJ faisait sa première rentrée, avec trois élèves, au sein du département de droit de l'université catholique de Lille, à l'initiative d'évêques soucieux de défendre les valeurs de l'Eglise catholique. Mais rapidement les relations se tendent et l'ESJ finit par devenir une entité indépendante, sous forme d'association lancée en 1960 par les anciens élèves. Elle compte aujourd'hui 700 élèves. Hormis l'école de journalisme fondée par Dick May en 1899 à Paris, devenue depuis une école privée et non reconnue par la profession, l'ESJ Lille est de loin la plus ancienne des formations françaises.

La France compte 14 et bientôt 15 écoles de journalisme reconnues par la commission paritaire chargée d'organiser l'emploi et la formation des journalistes. De statut associatif pour deux d'entre elles, publiques pour les autres, elles forment environ un tiers des journalistes en exercice. Il existe également des écoles privées, non reconnues. De nombreux journalistes ont par ailleurs suivi des formations non spécialisées.

A l'occasion de son centenaire, l'ESJ organise le samedi 9 novembre un salon du livre du journalisme dans l'école, des ateliers d'éducation aux médias et un jeu de rôle dans tout Lille, des événements ouverts au public. Le centenaire est l'occasion de réfléchir à "ce qui a changé et ce qui résonne toujours", explique Pierre Savary, directeur de l'ESJ. "On a retrouvé dans la cave certains cours datant des années 1960, sur la rigueur et la responsabilité de diffuser une information, auxquels on ne changerait pas une virgule, alors que d'autres prêtent à rire aujourd'hui".

"C'est l'occasion de rappeler que pour produire une information de qualité, il faut des journalistes bien formés", renchérit la directrice adjointe Corinne Van Merris. Malgré la défiance grandissante envers les médias, les écoles de journalisme continuent à susciter un certain engouement. L'ESJ reçoit un millier de candidatures pour les 75 places de son Master et environ 2.500 pour les 150 places en formation post-bac dans le cadre de licences pluridisciplinaires. L'ESJ a formé environ 5.000 journalistes depuis 1924, dont le présentateur de TF1 Jean-Pierre Pernaut, le dessinateur de BD Tronchet ou la chroniqueuse spécialisée dans les questions de sexualité Maïa Mazaurette.