Alain Delon, dont le clan s’est déchiré à la fin de sa vie, adorait autant sa fille qu’il entretenait des rapports houleux avec ses deux fils, qui ont rêvé de suivre ses traces et de se faire un prénom. C’est finalement d’une même voix qu’ils ont annoncé tous les trois le décès de leur père dimanche dans un communiqué commun à l’AFP.
Marqué par une enfance malheureuse et solitaire, l’acteur a imposé à ses fils une éducation particulièrement brutale, que son aîné Anthony décrit dans le livre "Entre chien et loup" (2023) : "J’aurais pu en déduire que cet homme, mon père, ne m’aimait pas, et ainsi le laisser anéantir une partie de moi".
Une relation conflictuelle qui contraste avec l’amour que Delon porte à sa fille Anouchka, née en 1990 et décrite régulièrement comme la "femme de (sa) vie". Cette complicité amène la jeune comédienne à être seule invitée en mai 2019 à Cannes pour remettre la Palme d’Or d’honneur à son père, quelques mois avant l’AVC qui a marqué le début de son déclin.
Exécutrice testamentaire du comédien, elle était aussi gérante de la société Alain Delon International Distribution, pilier du business familial. L’acteur avait enfin pris des dispositions très favorables à sa fille en matière d’héritage. "Ma soeur, elle a 50 % de toute la fortune de mon père. Mon frère (Alain-Fabien, le cadet) et moi, on est ce qu’on appelle à la part de réserve, donc on a 25 %", détaillait Anthony en janvier 2024, quand la guerre fratricide a éclaté au grand jour.
En revanche, "mon frère et moi, nous voulons que la volonté de mon père soit respectée" en le laissant dans sa demeure de Douchy (Loiret), ajoutait-il, accusant leur soeur, qui vit en Suisse, de vouloir "ramener" la star auprès d’elle pour des raisons fiscales.
Tout en reconnaissant être l’enfant préféré, Anouchka mettait, elle, en avant des raisons médicales pour justifier un rapatriement.
Placé sous sauvegarde de justice depuis le 25 janvier dernier pour raison de santé, le tribunal de Montargis avait renforcé en avril les mesures de protection à l'égard d'Alain Delon en le plaçant sous le régime de la curatelle renforcée.
L’acteur de 88 ans serait à la tête d’un patrimoine de 300 millions d’euros, expliquait Le Parisien en janvier dernier. Alain Delon, qui a joué dans quelque 90 films dont plusieurs classiques sous la direction de réalisateurs prestigieux (Melville, Visconti, Antonioni, Losey, Godard, Malle...), a aussi mis en scène «Pour la peau d'un flic» (1980) et «le Battant» (1983), et été à la tête d’une société de production pendant plus de vingt ans.
Il a travaillé également pour la télévision, au théâtre ainsi que pour des publicités, notamment en tant qu’égérie d'Eau Sauvage, pour Dior. Homme d'affaires accompli, il a lancé un parfum et des cigarettes à son nom et commercialisé sa «griffe», qui a eu un énorme succès dans les pays d’Asie.
Amateur d'art, Alain Delon s'est constitué une collection riche et variée, faite de tableaux mais aussi de sculptures. Il a commencé à acheter des dessins du XVIe et du XVIIe dans les années 1960, détaille l’AFP.
Il est passé ensuite à l'achat de peintures d'artistes du XIXe, Géricault, sa grande passion, Delacroix, Millet et Corot, puis à l'abstraction des années 1950. La star collectionne aussi les grands crus, les montres, les armes…
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Le titre de l'article est complètement faux. Il n'y a pas de litige autour de l'héritage.
Il suffit juste de lire l'article.
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