
Portée par Kate Winslet, la nouvelle mini-série d'HBO "The Regime" dresse le portrait d'une dictatrice aux abois un brin dérangée et décortique avec humour les rouages des régimes autoritaires à travers celui, fictif, d'un pays moderne d'Europe centrale.
Après "Mildred Pierce" et "Mare of Easttown", l'actrice oscarisée a de nouveau choisi la prestigieuse chaîne américaine pour son retour sur le petit écran, misant sur une satire politique créée par un scénariste de "Succession" et coréalisée par Stephen Frears ("The Queen").
Elle y campe Elena Vernham, chancelière populiste et hypocondriaque bien à l'abri dans son palais jusqu'à ce qu'elle s'entiche d'un soldat violent (Matthias Schoenaerts), dont l'influence grandissante va accélérer sa chute. Guillaume Gallienne, en époux soumis, et Hugh Grant, opposant politique emprisonné, complètent le casting de la série en six épisodes en partie tournée au château de Schönbrunn à Vienne.
Son créateur Will Tracy, lecteur assidu d'ouvrages consacré aux Etats totalitaires et aux dictateurs, n'en vise aucun en particulier. Mais "The Regime", qui suit un petit pays pris en étau entre les Etats-Unis et la Chine, résonne fortement avec l'actualité. En outre, il prend souvent des accents post-soviétiques que ne renie pas le réalisateur britannique Stephen Frears.
"J'ai toujours pensé que cela se situait quelque part entre un pays soviétique et un petit pays européen pittoresque", explique lors d'une visioconférence ce "grand admirateur" d'Ernst Lubitsch, réalisateur notamment de "Ninotchka" (1939), satire du régime de Staline avec Greta Garbo.
"L'Histoire est parsemée de terribles dictateurs" et "on en a encore aujourd'hui", ajoute sa coréalisatrice néo-zélandaise, Jessica Hobbs ("The Crown"). L'idée "était de puiser dans le plus de sources d'inspiration différentes possibles pour faire quelque chose qui soit unique et original mais aussi crédible aujourd'hui".
Volontairement "inconfortable à regarder", la série suggère la violence du régime et le dénuement de la population plus qu'elle ne les montre, adoptant le "point de vue d'Elena", confortée dans son "illusion" par "son entourage" et tout un "système complice", souligne Jessica Hobbs.
Certaines scènes tragiques viennent rappeler le rôle "espéré" d'une satire politique: "Vous faire réfléchir aux sujets sombres pendant que vous en riez", ajoute la réalisatrice. Diffusée depuis le 3 mars aux Etats-Unis, "The Regime" sera disponible le lendemain en France via le pass Warner de Prime Video, la plateforme d'Amazon.
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