17/01/2024 14:31

Deux-Sèvres: Trois opposants aux "bassines", réserves d’irrigation controversées, condamnés à des peines comprises entre 6 et 12 mois de prison avec sursis pour l’organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline

Trois opposants aux « bassines », réserves d’irrigation controversées, ont été condamnés mercredi à des peines comprises entre 6 et 12 mois d’emprisonnement avec sursis pour l’organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), émaillées de violents heurts avec les forces de l’ordre.

Julien Le Guet, porte-parole du collectif « Bassines non merci » (BNM), a été condamné à 12 mois avec sursis, conformément aux réquisitions, et à une interdiction de paraître pendant trois ans à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), où se trouve la première des 16 bassines contestées en projet.

Joan Monga, alias Basile Dutertre, et Nicolas Garrigues, alias Benoît Feuillu, deux membres du collectif Les Soulèvements de la Terre, ont eux été condamnés respectivement à neuf et six mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel de Niort a également prononcé des amendes contre les six autres prévenus pour leur implication dans quatre mobilisations survenues autour des chantiers contestés dans le Poitou entre le 26 mars 2022 et le 25 mars 2023.

Parmi ces six autres prévenus figuraient deux membres de la Confédération paysanne, deux syndicalistes locaux affiliés respectivement à la CGT et Solidaires, un membre de BNM et un agriculteur bio.

Ces « réserves de substitution », qui visent à stocker de l’eau puisée dans les nappes en hiver afin d’irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition. A l’inverse, leurs détracteurs décrivent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie.

Après de premières violences lors de la manifestation d’octobre 2022 à Sainte-Soline, la manifestation de mars 2023 avait dégénéré rapidement en affrontements avec les gendarmes, faisant de nombreux blessés. Deux manifestants ont passé plusieurs semaines dans le coma. Dans un rapport, la Ligue des Droits de l’Homme a dénoncé un « usage disproportionné » des armes (grenades lacrymogènes, LBD) par les forces de l’ordre.

Une commission d’enquête parlementaire a conclu pour sa part mi-novembre à la « responsabilité écrasante » des trois mouvements qui avaient appelé à manifester à Sainte-Soline, en dépit d’interdictions préfectorales.

 

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Vos réactions

Portrait de gargantua
17/janvier/2024 - 17h28

c'est purement scandaleux !!

Les peines sont trop légères et il n'y devrait pas y avoir du sursis pour de tels actes