
Dans une longue tribune publiée dans le dernier numéro de magazine "Elle", la comédienne et écrivaine Isabelle Carré a dénoncé le sexisme et les violences faites aux femmes.
"J'avais 11 ans et un homme m'a arrêtée dans la rue, pour un renseignement, pensais-je. À ma grande surprise, il s'agissait d'autre chose, il s'agissait de toucher et commenter ma poitrine naissante : "Ça pousse, hein fillette, ça pousse !". Sidérée, je n'ai pas bouté, alors il a continué" débute-t-elle dans cette tribune intitulée "Je ne demandais qu'à grandir tranquille".
Et d'ajouter : "Je ne cherchais rien, je le dis car cela semble être décisif pour certains, je ne demandais rien, pas même un rôle. Juste à grandir tranquille".
"Je ne raconterai pas davantage ce qui s'est passé quand, à 16 ans, j'ai voulu quitter mon copain. Je ne parlerai pas non plus de mes débuts de comédienne, je les ai couchés dans un roman, mélangeant ma propre expérience à celles de plusieurs camarades", poursuit l'écrivaine.
Et de s'interroger : "N'est-ce pas étonnant qu'il faille attendre cinquante ans pour signifier à un acteur que son comportement avec les assistantes, les habilleuses, ses partenaires n'est pas acceptable, même sous prétexte de gauloiseries?".
Dans sa tribune, Isabelle Carré rappelle les chiffres. "Moins de 10% [des femmes] portent plainte et moins de 1 % des viols déclarés par des majeures ont fait l'objet d'une condamnation".
"Quand je lis ces chiffres, aucun doute possible, les adolescentes continueront d'adopter nos pauvres tactiques : avoir ses clés dans la main pour ouvrir la porte d'entrée plus vite, jouer aux folles, faire semblant de téléphoner, semblant de connaître cette passagère dans le métro...", poursuit-elle.
"Pour 2024 et les années à venir, je suggère une formule plus volontaire, débarrassée de tout suspense : « Le sexisme, on sait très bien comment ça commence, et il est grand temps que ça se termine !»", conclut Isabelle Carré.
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